Un coup dur pour les économies tchèque et slovaque

Crise des semi-conducteurs

Fortement dépendantes de la production automobile, les économies tchèque et slovaque ont subi un coup dur cette année, la pandémie de Covid-19 ayant entraîné une pénurie de puces électroniques en provenance d’Asie qui a entravé la reprise.

Les producteurs locaux avaient espéré une relance du secteur après les suspensions de travail de 2020 dues au Covid mais leurs prévisions ont été contrariées par des fermetures épisodiques des sites de production de semi-conducteurs, composants clés des véhicules.

La pénurie a fait des ravages dans les deux pays qui formaient la Tchécoslovaquie jusqu’à leur séparation pacifique en 1993, et qui abritent au total sept grandes usines automobiles.
« Les problèmes de l’industrie automobile ont amputé notre croissance du PIB (pour 2021) de 1,1 point de pourcentage », souligne Helena Horska, analyste à la Raiffeisenbank à Prague.
La Banque nationale tchèque (CNB) prévoit désormais une croissance de 1,9% pour 2021, contre une prévision de 3,5% en août.

De son côté, la banque centrale slovaque (NBS) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année, à 3,1%, les difficultés de l’industrie automobile devant amputer la croissance de 1,8 point.
La production automobile représente 10% du PIB et 26% de la production industrielle en République tchèque, et respectivement 15% et 41% en Slovaquie.

Pour Marek Jancak, responsable de la production de la société tchèque Skoda Auto, unité du géant allemand Volkswagen, « la pénurie de puces est un problème de 2021. C’est venu de nulle part, c’est pourquoi l’impact est si dur. Et d’ajouter : « Il y a eu des moments où nous avons suspendu la production pendant des semaines, maintenant nous allons à vitesse réduite »

Les trois usines automobiles tchèques, celles de Skoda, du sud-coréen Hyundai et du japonais Toyota, ont produit 1,02 million de voitures de janvier à novembre de cette année, une baisse significative par rapport au chiffre record de 1.427.563 unités produites en 2019.
La situation est similaire en Slovaquie, où se trouvent les usines de Volkswagen, de KIA, de PSA Peugeot Citroën et de Jaguar Land Rover.

« Au début de 2021, nous nous attendions à ce que la production repasse au-dessus du million de voitures après une chute de 10,6% en 2020 par rapport à l’année record de 2019 », a indiqué Jan Pribula, secrétaire général de l’Association slovaque de l’industrie automobile.

« Cependant, 2021 a apporté plusieurs défis qui nous ont fait repenser les prévisions », rappelle-t-il. Il s’attend désormais à une production dépassant 900.000 voitures.
« Nous avons des vaccins et probablement aussi des médicaments efficaces pour lutter contre la pandémie. Trouver le médicament pour remédier à une pénurie de puces et de matériaux (…) est un processus plus long et plus coûteux », relève-t-il.

Les banques centrales ainsi que les experts ont convenu que la pénurie de semi-conducteurs durerait jusqu’au milieu de l’année 2022.
« Il semble que le pire soit passé. Quand il y a des approvisionnements, nous produirons, quand ils s’arrêteront, nous ne le ferons pas » estime Horska. Selon elle, la situation se calmera au second semestre et de nombreuses entreprises opteront pour conserver des stocks plus élevés qu’avant.

Marek Jancak, responsable de la production de Skoda Auto espère aussi que les outils mis en place au sein du groupe, au niveau des achats et de la logistique centralisée, commenceront à fonctionner au second semestre de l’année prochaine.

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