Le livre collectif « La réduction des risques, Le manifeste » présenté à Dakar

En présence de scientifiques marocains et sénégalais.

Le livre scientifique collectif « La réduction des risques, le manifeste » a été présenté, mardi au siège du Campus franco-sénégalais à Dakar,
A l’occasion de la présentation de cet ouvrage, qui s’est déroulée en présence de l’Ambassadeur du Maroc au Sénégal, M. Hassan Naciri et de nombreux spécialistes sénégalais, une table-ronde sur la réduction des risques et la sexualité conjugale a été organisée, à l’initiative du Campus franco-sénégalais et avec le concours du professeur Serigne Magueye Gueye, président du campus et professeur d’urologie.

Initiée en partenariat avec les « Editions ORION » et les sociétés médicales marocaines et sénégalaises « ASSM, MAPA, ENDOURO et Aphorisme Consulting », cette table ronde a réuni des urologues, chirurgiens, psychiatres et sexologues venus du Maroc et du Sénégal, dans le but d’aborder la gestion du risque et ses applicabilité, dans les sillons des politiques de santé publique.

Les intervenants lors de cette rencontre, parmi lesquels figuraient M. Najib Abdelhak (journaliste, écrivain , président des Editions ORION), Rabii Redouane (urologue, président de l’Association d’endo urologie et du centre de santé sexuelle de l’Hôpital Cheikh Khalifa), et Dr Imane Kendili (présidente de l’Association MAPA, psychiatre, sexologue et écrivaine), ont évoqué en compagnie d’autres scientifiques du Sénégal, la réduction des risques dans son sens le plus large dépassant les crises sanitaires pour toucher tous les aspects de la vie humaine, à tous les niveaux, du politique à l’écologie et à la société, en passant par la culture et les valeurs civiques, impliquant le patient-citoyen comme acteur principal de cette approche de réduction des risques.
A noter que la réduction des risques n’est pas un concept nouveau, car elle est apparue initialement dans les années 70 comme un effort pour limiter les maladies sexuellement transmissibles (MST) et les infections dues à l’utilisation de drogues injectables.

Sont intervenues également lors de cette conférence scientifique, Mmes Ndèye Ndialé Ndiaye, professeur agrégée à la Faculté de médecine de Dakar, et psychiatre au centre hospitalier national de Fann, et Aïda Sylla de l’Hôpital psychiatrique de Thiaroye.
Dans leurs interventions, les experts ont mis particulièrement l’accent sur les problèmes que vivent actuellement les couples en raison de plusieurs facteurs d’ordres psychique et social, notamment dans un monde devenu « complètement digitalisé et numérisé » ou le smartphone dicte sa loi.

A cet égard, M. Najib Abdelhak, auteur de plusieurs livres, et également journaliste, critique d’art et de cinéma, chroniqueur et animateur-télé, a pointé du doigt dans son exposé le problème de la « digitalisation » qui frappe actuellement la vie des couples, notant qu’actuellement « dans un monde ou nous vivons aujourd’hui, un monde complètement digitalisé et numérisé, nous avons mis de côté la question des rencontres » . « Il y a des gens qui se rencontrent et s’aiment sur internet, qui se marient sur le net et qui divorcent aussi sur internet sans jamais être l’un en face de l’autre », a-t-il martelé pour montrer les impacts négatifs de l’utilisation abusive de ces appareils sur la vie des gens et les relations familiales.

M. Abdelhak a qualifié de « choses terribles ce que nous vivons aujourd’hui dans le monde », soulignant que ce qu’on appelle les médias sociaux, « que moi, dit-il, j’appelle les médias asociaux », ont « débrisé » les relations humaines.
Il a relevé dans ce cadre une absence totale de communications et de rencontres au sein des foyers, à cause de l’utilisation des smartphones, un « phénomène grave » qui touche la société et qui a été soulevé également par le professeur Redouane Rabii dans son intervention lors de cette table ronde.
Pour sa part, Dr Imane Kendili, psychiatre, addictologue et sexologue, a, dans son intervention, évoqué la question de réduction de risques, notant que la pandémie mondiale de la Covid-19 qui a frappé le monde, nous a montré que les risques ne sont pas uniquement de caractères sanitaires, mais ils touchent aussi les aspects de la vie humaine. Selon elle, la pandémie est « venue nous rappeler l’essence même de l’humain ».
Cette rencontre scientifique coïncide avec le lancement à Dakar de cet ouvrage collectif « Harm Reduction : Le Manifeste », publié aux Éditions Orion.
La publication, qui avait été présentée auparavant à Casablanca et à Washington, a été conçue sous la direction de Abdelhak Najib, du Dr Imane Kendili et du professeur Jallal Toufiq.

C’est un livre qui réunit plus de 26 spécialistes, médecins, analystes, politologues, penseurs, et autres sociologues et anthropologues qui abordent la question très actuelle de la réduction des risques en temps de grave pandémie mondiale, qui secoue le monde depuis janvier 2020, touchant plus de 470 millions de personnes et faisant pas moins de 6 millions de victimes aux quatre coins de la planète, indique un communiqué de presse distribué aux médias.
Le livre est écrit en français, anglais, arabe et il sera bientôt publié en espagnol. Un livre documenté, écrit avec rigueur et profondeur, posant les bonnes questions qui concernent la population, la société dans ses diverses ramifications, la société civile, le corps médical, les autorités sanitaires et les différents gouvernements dans un monde en proie à une situation médicale inextricable, face à un virus imprévu qui fait des ravages depuis plus de deux ans, pointe le texte, qui souligne que l’interdisciplinarité est le maître mot de cette rencontre scientifique qui abordera les aspects de la sexualité du couple dans ses aspects africains, subsahariens et nord-africain.

Cette rencontre de Dakar, indique-t-on, marque aussi une coopération des spécialistes de l’Afrique de l’Ouest et du Maroc en vue de la tenue de la première conférence internationale sur la réduction des risques sanitaires, prévue les 26, 27 et 28 octobre 2022 à Dakar après un congrès mondial de sexologie, qui se tiendra à Marrakech, début 2023.
L’ouvrage collectif rassemble les points de vue de diverses sommités médicales, mais aussi de divers intellectuels et autres penseurs et sociologues de sensibilités différentes, des cinq continents, chacun selon son expérience et ses connaissances, chacun selon sa formation et son domaine.

Dans une déclaration à la MAP en marge de cette rencontre, Dr Redouane Rabii, professeur à l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé (UM6SS) , a indiqué que ce livre vient dans  »un temps qui est opportun » puisque le monde est passé par des événements et des choses « qui ont fait pas mal de ravages sur la communauté humaine », ajoutant que l’ouvrage donne des idées pour « tarer les risques et projeter l’avenir pour essayer de réduire au maximum les risques ».
Il a cité à cet égard, les risques du tabac, les maladies sexuellement transmissibles (MST), la pénurie de l’eau et surtout actuellement le problème le plus grave de la digitalisation et de l’impact des smartphones sur le quotidien des citoyens dans le monde.

M. Rabii, qui prend part également au 2-ème congrès international de l’urologie qui se tient mercredi et jeudi à Dakar, avec la participation de praticiens de plusieurs pays du monde, a, dans ce cadre, relevé l’importance de l’impact de ce livre « intéressant » dans la prévention et la réduction des risques.
Il a, par ailleurs, indiqué avoir profité de son séjour à Dakar, pour réaliser des opérations « complexes et difficiles » en utilisant des nouvelles technologies au profit des patients souffrant d’une hypertrophie bénigne de la prostate.
A signaler que le livre  » La réduction des risques, Le manifeste » devrait être présenté prochainement à Tokyo, Berlin et Londres.

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