Passerelles…

Sur le vif

Mohamed Nait Youssef

« Tu es pressé d’écrire comme si tu étais en retard sur la vie. S’il en est ainsi fais cortège à tes sources

hâte-toi, hâte-toi de transmettre ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance », écrivait l’immense poète René Char dans son célèbre recueil, «Commune présence».

Une belle soirée d’automne. La promesse a été tenue. Un devoir de mémoire. Les camardes, amis et anciens collègues de feu Nadir Yata ont afflué nombreux, mardi dernier au siège national du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) à Rabat, pour célébrer la sortie du livre-événement «AINSI DISAIT NADIR YATA» fraîchement édité par la Croisée des chemins. Il est inutile de le présenter en deux mots. Journaliste, militant de la première heure, homme politique, intellectuel engagé, Nadir Yata a apporté sa pierre à l’édifice pour un pays démocratique et prospère. Tout le monde y était. Un air nostalgique, sincère et tiède a soufflé sur les lieux. L’émotion était forte et intense. On dirait que l’âme du défunt dominait l’espace. Le chez-soi ! Ce livre, conçu et imaginé par la fille du défunt Sawsane Yata, recueillant plus de deux cents articles apporte un éclairage sur les grands événements et bouleversements ayant marqué le Maroc à un moment donné de l’histoire, est une référence incontournable pour les générations actuelles et futures. Ce grand geste est à saluer non seulement dans la mesure où ce recueil œuvre pour la conservation de la mémoire de cette figure emblématique du paysage médiatique et politique national, mais aussi de braquer les lumières sur un pan important de notre histoire. Le livre est là. La trace et la pensée à venir de Nadir Yata sont  entre les mains des lecteurs qui auront le privilège de savourer une plume inclassable au regard lucide et critique. Il faudrait par la même occasion saluer les initiatives du PPS qui ne ménage aucun effort en rendant hommage aux différentes personnalités issues des mondes différents : la culture, la politique, entre autres. Car, de nos jours,  cultiver cette culture de reconnaissance est importante.  

A vrai dire, le vibrant hommage qui a été rendu il y a quelques jours au journaliste engagé Ahmed Boukioud, à Rabat à l’initiative du parti et du club de la presse au Maroc (CPM), en témoigne. Au-delà du volet festif de l’événement, la transmission des valeurs, des savoirs, des connaissances de ces personnalités ayant légué un héritage considérable dans tous les domaines et disciplines confondus  est désormais une nécessité, notamment dans une ère intense aux repères bouleversés et multiples. Ipso facto, construire des passerelles entre les générations d’hier et d’aujourd’hui se pose avec acuité. D’où l’importance des passeurs d’idées et des messagers du savoir.

Sawsane Yata (fille de feu Nadir Yata), Abdelkader Retnani (fondateur des Editions “La Croisée des Chemins), Mohamed Nabil Benabdallah (SG du PPS) et tous ceux et celles qui ont rendu ce projet possible  en font partie.

L’avenir est ouvert sur la jeunesse, mais il faudrait savoir  d’où l’on vient. C’est indispensable dans une réalité qui perd de plus en plus la boussole. 

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