Saïd Motia, icône de la société civile

Portrait d’Agadir

Saoudi El Amalki

A coup sûr, on aura apprécié l’éclosion de la société civile ces tout derniers temps, dans la capitale du Souss. Ce sont des volontaires qui émanent de toutes les sensibilités multiples et variées sans pour autant, mettre du politique partisan dans les actions diverses. A priori, seul le souci du citoyen habite voire hante ces militants dont les activités traduisent bien ce civisme fervent qui coule dans leurs sangs.

Une occasion d’évoquer une pensée ardente au regretté Taoufik Smida pour lui réitérer un hommage posthume des plus vifs, à cet effet. Dans cette constellation de vaillants mordus de la bonne cause au service de la ville, on ne peut passer sous silence, une flamme luisante qui ne cesse d’illuminer le ciel de ce phénomène humaniste en phosphorescence.

Il ne saurait s’agir que de Saïd Motia, le précurseur alerte et allègre de cette pléiade de braves activants en constante énergie pour la promotion de la cité. Constamment au cœur de l’avant-garde de l’acte public, il y met du cœur et surtout du savoir-faire en matière de conception dans les actions à mener, de concert avec ses copains.

Pareil à une fourmi laborieuse aux rouages de l’action socio-culturelle, Saïd met aussi de sa poche pour enfanter des merveilles, avec goût et raffinement sans jamais se lamenter du peu de moyens mis à disposition ni se vanter des dépenses investies par ses propres soins, encore moins s’exhiber aux avant-scènes. Toujours discret à faire agenouiller un chameau et magnanime à mettre en état admiratif l’ensemble de son entourage, il se bat pour se rendre utile à tout moment et se projette en permanence au parfait, au beau et au pérenne.

A son actif, une ribambelle de projets qui font ragaillardir les plus ringards et émerveiller les plus avertis des citoyens de la région. Sans tomber dans la redondance, on en citerait un, très saillant qui a mis du feu à l’enceinte du quartier le plus typique d’après séisme de 1960, en l’occurrence Talborjt que Saïd et les natifs du coin chérissent à souhait.

En fait, l’événement baptisé Talguit’art mis en œuvre par un escadron de bonhommes tout feu, tout flamme, savamment revigorés par la verve et le panache du virevoltant Saïd Motia, s’érige en concept bourré de valeurs de communion et de vivre-ensemble. Sans parler de l’obséquieux  quarantième jour de la disparition du défunt Taoufik Smida, monté du fond en comble par Saïd et une flopée d’héroïques acteurs de la société civile…

Au-delà des rencontres à dimension festive et récréative, Saïd s’ingénie à mobiliser et éperonner des mouvements à tendance plaidante au profit des causes justes et publiques, comme la campagne acharnée, menée pour la sauvegarde du cinéma Sahara, de la voracité foncière. Il importe aussi, à cet égard, de dépoussiérer son apport judicieux, aux années 80 et 90, dans la culture du 7ème art et son rayonnement éclatant au sein des ciné-clubs à l’époque.

Saïd demeure, en effet le fleuron de la société civile, le baobab de la culture universaliste, la gloriole de la région. Il est l’ami de tout le monde et s’interdit de se cloisonner dans tel ou tel carcan, de crainte de se faire des antagonismes gratuits, sans se perdre non plus dans des positions figées car il sait dissocier le vrai de l’ivraie et la raison de la déraison.

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