Aid Al-Adha
Les dépenses totales engagées par les ménages au Maroc à l’occasion de l’Aid Al-Adha sont estimées à plus de 18 milliards de dirhams (MMDH), ressort-il du dernier numéro de la publication du Haut-Commissariat au Plan (HCP), « Les Brefs du Plan ».
Selon le rythme d’évolution des prix de la viande durant la période 2019-2023, le prix moyen des animaux d’abattage est estimé à 2.400 dirhams en 2023, portant ainsi les dépenses totales des ménages lors de cet événement à plus de 18 MMDH, précise le HCP.
Les deux dernières années ont été marquées par une inflation, notamment pour les produits alimentaires, indique le HCP dans cette note sur les dépenses de consommation des ménages lors de la fête de l’Aid Al-Adha, ajoutant qu’entre 2019 et 2023, le prix de la viande a enregistré une augmentation annuelle moyenne de 5% (7,2% entre 2021 et 2023).
Cette augmentation aurait des répercussions sur le prix moyen des animaux d’abattage à l’occasion de l’Aid Al Adha en 2023, précise l’auteur de cette note, Abdeljaouad Ezzrari, économiste à l’Observatoire des conditions de vie de la population au HCP.
Les ménages marocains, en particulier les plus défavorisés, doivent faire face à des dépenses exceptionnelles occasionnées par cet événement dont le poids sur leur budget mensuel est de 42% pour les 10% des ménages les plus défavorisés, contre 13,3% pour les 10% des ménages les plus aisés, fait savoir le HCP.
Selon les données d’enquêtes nationales sur les sources de revenu et les dépenses de consommation des ménages réalisées par le HCP, le rituel du sacrifice à l’occasion de la fête de l’Aid Al-Adha n’a pas été accompli par 7,9% des ménages en 2019-2020, soit 9,6% en milieu urbain et 4,1 % en milieu rural. Cette proportion était de 4,7% en 2013-2014 et de 5,2 % en 2000-2001.
Par ailleurs, il semble que le niveau de vie et le niveau d’instruction du chef de ménage soient positivement corrélés avec le non-accomplissement de ce rituel. Près d’un ménage sur six (16,4%) relevant des 20% de la population la plus aisée n’accomplit pas le sacrifice de l’Aid, contre 2,5% pour les ménages relevant de 20% de la population la plus pauvre.
De même, 17,2% des ménages dont le chef a atteint le niveau d’études supérieures ne sacrifient pas de mouton, contre 6,5% pour des ménages dont le chef n’a aucun niveau scolaire.
En termes des dépenses, le volume des dépenses générées par les ménages marocains à l’occasion de cet événement a atteint 15,4 MMDH. Le prix moyen des animaux abattus par ménage s’est élevé à 2.000 dirhams en 2019 contre 1.840 dirhams en 2013, enregistrant ainsi une augmentation de 8,7%.
Aussi, les dépenses en viande à l’occasion de l’Aid Al Adha représentent 29% du budget annuel des ménages alloué à la consommation de viande. Cette part est de 32,6 % chez les ménages des 20% de la population la plus pauvre et de 25,5% chez ceux des 20% de la population la plus aisée.