Sur le vif
Mohamed Nait Youssef
Union ou désunion? C’est un constat, malheureux d’ailleurs, de voir le navire de l’une des associations culturelles historiques importantes s’effondrer au milieu d’une tempête orageuse, voire absurde. En effet, depuis la fameuse séance d’ouverture du 19e congrès, qui a eu lieu en juin 2018 au Centre culturel Ahmed Boukmakh, à la ville du Détroit, l’Union des écrivains du Maroc (UEM) vit un malaise profond. Hélas ! C’était à Tanger que les travaux de ce congrès portant comme thème «vers un nouvel horizon organisationnel et culturel» ont été suspendus vu les divergences profondes des congressistes. Ce nouvel horizon, tué dans l’œuf, est voué à l’échec…en attendant. Depuis, le fossé s’élargit entre les membres de l’UEM. Pour la petite histoire, en 2015, même avant le congrès, une quinzaine de plumes marocaines ont annoncé, dans un communiqué rendu public, leur démission en tirant la sonnette d’alarme sur ce qu’ils sont qualifié de « climat absurde » régnant cet organisme. Union ou désunion ? En revanche, l’UEM qui devait normalement jouer le rôle du fédérateur vit dans une léthargie et un déchirement sans précédant. C’est évident, les désaccords, les reports de la tenue du congrès ont déstabilisé, voire tremblé les murs de la demeure des écrivains marocains. Toutefois, pour certains d’entre eux, il ne reste, malheureusement, de cette association culturelle que le nom : «Union». Union ou désunion ? Au fil du temps, le problème persiste. Pis encore, aucune solution en vue…en attendant des questions urgentes se posent avec acuité. Qui sauvera l’«Union» de la «dispersion» ? Quand et comment ? L’attente se fait longue… Et l’UEM devrait urgemment retrouver son éclat d’antan afin de jouer pleinement ses rôles dans un contexte national, régional et même international plein de mutations. Une institution culturelle forte, fédératrice ne pourra que renforcer la présence et le rayonnement des plumes marocaines ici et ailleurs. En attendant, il faudrait écouter la voix de la raison et celle de la sagesse. Car, dans les temps actuels, les enjeux sont de taille… et l’UEM a encore des rôles à jouer loin des divergences et des conflits. Espérons que demain sera un jour meilleur pour l’Union.