par Mustapha Labraimi
Le cycle annuel permet à l’homme d’apprécier le temps qui s’écoule. Une année s’efface pour laisser la place à une autre dans un mouvement céleste continu où la planète accomplit un tour de sa trajectoire autour de son soleil.
Avec probablement une inclinaison qui date et une atmosphère qui se charge encore plus de ce que dégage l’activité humaine que son climat s’en ressent ; la Terre se meut sans se soucier de ses cataclysmes provoqués par le feu de ses entrailles ou celui, guerrier, des humains qui la veulent pour eux seulement.
Que la Terre bouleverse sa surface par sa géodynamique interne ou externe, l’humanité n’en ressent que la peur inhérente à son impuissance et à sa présence éphémère. Par contre, elle se bouscule à sa surface ; non pour garantir son bonheur et celui de sa progéniture dans le partage, l’égalité et le respect de son environnement, mais pour assurer l’hégémonie des plus forts sur les plus faibles.
Dans une exploitation multiforme cynique, à découvert ou sous des prétextes de valeurs humaines prononcées et bafouées par ceux qui les prononcent, le temps déroule l’histoire en spirale volumique dont les rayons s’agrandissent pour rendre le monde semblable à un village où la marchandisation de tout se fait presque partout.
Dans cette spirale de l’histoire, l’équilibre est toujours dynamique. Sa validité n’est ni permanente, ni générale et son acquis est non homothétique. Les contraintes provoquant le déséquilibre sont issues du mouvement même de l’histoire et des contradictions qu’il exacerbe jusqu’à la rupture et la création d’une nouvelle stabilité…
De la guerre du feu à la révolution scientifique, de la maitrise des connaissances aux progrès technologiques, de la cueillette au fastfood, de la grotte aux gratte-ciels, l’humanité a évolué en cachant ses méfaits par l’écriture de l’histoire, toujours en faveur du dominant, serait-il un esclave devenu chef de guerre.
Si l’histoire se rappelle des faibles, c’est qu’ils ont constitué par leurs corps un marchepied pour une rupture dans la vie courante des humains. Une rupture qui, de positive, s’efface de plus en plus envers les gens de couleur, les va-nu-pieds et l’ensemble des damnés de la terre en exploitant outrageusement leurs richesses naturelles et en contrariant leur développement.
La géopolitique impérialiste se maintient ainsi, grâce aux nombreuses institutions mises en place pour assurer sa mainmise ou en fomentant des guerres que le passage d’une année à l’autre n’arrête pas. C’est selon le même schéma que 2023 du calendrier grégorien va passer …
L’espoir s’exprime dans les vœux formulés par les uns et les autres alors que le chagrin est noyé dans une consommation opportune pour le commerce de toute friandise. L’aliénation pousse à l’imitation des puissants même si le lendemain est plus douloureux pour ceux qui se trouvent à sec, suite à leur célébration festive d’une nuit qui semble se distinguer des autres.
Ce constat, aussi pessimiste soit-il, ne change en rien la lutte des uns et des autres pour une vie meilleure.
Que les guerres s’arrêtent et que les peuples s’émancipent. Que la Terre retrouve son atmosphère bienveillante et que la paix permette un développement durable en tout point de la planète. Que la libre circulation des personnes et des biens soit assurée dans le cadre d’un commerce égalitaire, juste et bienfaiteur pour l’ensemble de l’humanité. Que les inégalités sociales disparaissent en permettant à chacun de vivre dans le bonheur, la liberté et la prospérité.
Que les maladies soient éradiquées et que les pandémies créées cessent de perturber la biologie des êtres vivants. Que le savoir et l’apprentissage de la vie ne soit pas une marchandise qui s’acquiert par de la monnaie et qu’il soit dispensé par des maîtres aussi respectés que des prophètes. Que les discriminations de tout genre soient abolies et que l’humanité fraternise, dans son ensemble, dans la joie du partage.
L’année 2024 est bissextile. Le 29 février est de retour, pour que le calendrier soit en conformité avec le temps que mets la Terre à accomplir sa trajectoire autour du Soleil.
Que la nouvelle année du calendrier grégorien soit l’année de la mise à niveau de l’humanité, là où elle se trouve, effaçant tous les retards et les handicaps au développement humain harmonieux afin que la planète bleue soit la plus belle dans l’univers.
Bonne année, bonne santé et meilleurs vœux.