Accidents de la route
Ouardirhi Abdelaziz
C’est l’été, il faut chaud, il fait beau. Pour beaucoup de familles, c’est une période propice pour prendre un peu de repos, surtout que les enfants sont en vacances scolaires. On préfère voyager vers des destinations plus ou moins lointaines, pour découvrir de belles plages, se baigner dans les eaux cristallines de la méditerranée, et de l’océan Atlantique de Tanger à Lagouira, d’est en ouest et centre du Maroc.
C’est une ruée vers les stations balnéaires où le climat est plus respirable et où les températures sont clémentes. Mais ces grands départs en vacances, sont marqués par un trafic intense sur les différents axes du réseau routier du pays, avec son corollaire d’incidents et d’accidents de la route.
Soulever de nouveau la problématique que posent aujourd’hui les accidents de la route dans notre pays, est une priorité particulièrement en ce moment précis, qui coïncide avec l’été, les vacances scolaires, les congés, la période estivale et partant des voyages pour de très nombreuses familles. Une période souvent marquée par des accidents de la route.
C’est donc, une priorité nationale, un devoir gouvernemental et une implication constante de tous les intervenants des différents départements ministériels, pour juguler un tant soi peu le nombre d’accidents qui sont enregistrés chaque jour sur nos routes.
Ces actions de préventions des drames routiers nécessitent non pas des discours, des slogans, de belles paroles devant les cameras de télévisons, mais une réelle volonté politique pour tenter de remédier à ce fléau ou plutôt à cette guerre de la route qui cause plusieurs morts par jour et des centaines de blessés graves au pronostic vital réservé.
Non-respect du code de la route et incivisme
Les accidents de la route deviennent tellement fréquents que chaque minute qui passe apporte dans son sillage, beaucoup de désolation, de lamentation et parfois c’est le drame. Aux quatre coins du Maroc, des accidents de la route sont signalés. Des accidents souvent mortels causés, malheureusement, par le comportement irresponsable, l’incivisme et le non-respect du code de la route, l’excès de vitesse, le refus de priorité, le téléphone au volant, le dépassement dangereux, la conduite en état d’ivresse dont font preuve certains conducteurs qui sont de véritables criminels sur la route …
Si on prend l’exemple de la ville de Casablanca, nous sommes tous quotidiennement des témoins de scènes à peine croyables, des automobilistes et des motards qui brûlent les feux rouges, même quand il y a un policier qui assure le bon déroulement de la circulation. Certains chauffeurs de taxi blancs et rouges roulent à plus de 80 km à l’heure au centre ville. d’autres, pour faire plus court, roulent à contre sens dans une rue à sens interdit et se permettent en plus de klaxonner, de hurler et d’insulter les autres automobilistes venant de l’autre sens. Le plus bel exemple c’est celui qui a lieu chaque jour au rond point chimicolor.
Des chiffres alarmants
Les accidents de la circulation au Maroc causent en moyenne 10 morts et 140 blessés par jour. La route tue mène au Maroc plus qu’en tout autre au monde, plus qu’en France, plus qu’en Espagne, Italie et USA, où il y a beaucoup plus de voitures. C’est à croire qu’ils le font exprès. Pratiquement tous les jours, il y a des morts,
Pour l’année 2023, un total de 85.475 accidents physiques de la circulation dans le périmètre urbain a été enregistré dans le Royaume, contre 80.091 accidents en 2022, soit une hausse de 7%, selon les chiffres de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Ces accidents ont eu une incidence directe sur le nombre total des victimes, dont le nombre est passé de 834 morts en 2022 à 993 en 2023, auxquels s’ajoutent 4.413 blessés graves et 111.478 blessés légers.
Les blessés graves nécessitent une prise en charge très lourde en réanimation, des opérations chirurgicales, beaucoup de sang, de médicaments et très souvent le pronostic vital est engagé, défavorable, et beaucoup de blessés graves décèdent.
Le nombre des victimes de la circulation et la souffrance de leurs familles n’ont plus de limites. Aussi, la lutte contre le fléau des accidents de la route doit faire l’objet d’une analyse sérieuse, profonde, par des experts, des spécialistes.
Etre sans concession avec les contrevenants
Des décisions responsables, courageuses, sans appel, contre les chauffards en milieu urbain et sur les grands axes routiers, doivent être prises par les autorités compétentes.
Face au constat alarmant des accidents de la route, l’heure n’est plus au discours, au palabre, la situation exige de tous, une forte mobilisation collective pour parer aux conséquences dramatiques du fléau de la route.
Il ne faut pas hésiter un instant à retirer définitivement les permis de conduire à toutes celles et ceux qui ne respectent pas le code de la route.
Mais ce qui ne peut être accepté, c’est le silence coupable dont font preuve certains agents face à des infractions qui méritent le retrait du permis de confiance définitivement, car certains confondent le permis de conduire, avec le permis de chasse.
Rouler responsable
Il n’est jamais de trop de conseiller aux conducteurs de s’accorder des moments de repos, à réduire leur vitesse et à l’adapter aux conditions de la route, notamment au niveau des virages, des pentes et des routes escarpées, et à éviter la vitesse excessive, inadaptée aux conditions météorologiques difficiles. Surtout quand il fait chaud ou lors des orages …
Les chauffeurs, conducteurs des véhicules doivent respecter la distance de sécurité à l’intérieur et à l’extérieur du périmètre urbain, surtout sur les routes nationales et les autoroutes, et faire preuve de vigilance lors du dépassement et de la conduite la nuit, ne pas aveugler avec ses phares les conducteurs qui viennent en contre sens.
Sensibiliser-éduquer-communiqué-former
Aujourd’hui, après des années et des années de lutte contre les accidents de la route, après avoir investi des millions et des millions de dirhams dans cette lutte, nous devons reconnaitre que toutes les campagnes de prévention des accidents de la route, n’ont pas apporté ce que l’on espérait d’elles. Il faut rectifier le tir et aller à la base. En d’autres termes, nous devons cibler les jeunes aux dangers des accidents de la route.
Pour être efficace, l’action que nous devons mener en matière de sécurité routière doit s’appuyer sur l’éducation et la prévention. L’école joue bien sûr un rôle important dans la transmission des bonnes pratiques. La sécurité routière s’y apprend d’abord comme piéton.
Il est important dans le cadre de la sensibilisation des conducteurs de lutter contre les comportements à risque qui nuisent d’une manière générale à la vigilance au volant. C’est notamment le cas de l’excès de vitesse, l’utilisation du téléphone portable au volant, il faut faire preuve de fermeté afin de responsabiliser les conducteurs. L’usage massif des smartphones et autres téléphones au volant est une cause majeure de la perte de contrôle du véhicule, qui a une incidence sur la conduite, et provoque de ce fait des accidents en nombre élevé en milieu urbain et sur l’autoroute ou route nationale.