Moraliser la scène politique

Saoudi El Amalki

Une soixantaine de parlementaires comparaît devant les tribunaux du Royaume pour « avoir failli » aux obligations pour lesquelles ils ont été élus. Une pléthore de présidents et conseillers, à travers le territoire est poursuivie pour diverses accusations dont le dossier d’inculpation est maculé de fraudes et d’infractions. Un phénomène qui prend de plus en plus, de l’ampleur et qui révèle un véritable dysfonctionnement dans le système électoral et politique marocain. Le discrédit qui ne cesse d’enfler traduit également un réel déficit au sein des structures du champ partisan, notamment celles qui, par une obsession vorace de se faire élire par les moyens les plus sordides, convoitent dans le marché de l’insanité électorale, des candidats peu scrupuleux. C’est ainsi que cette horde véreuse d’élus tend à infester ces institutions représentatives, à commencer par l’hémicycle dont des « Escobar » incultes et immoraux « légifèrent » le sort et le destin des générations futures de la Nation.

Tous ces mis en cause sont accusés pour dilapidation de deniers publics, de détournement de fonds et de falsification des documents officiels…

Cet état de fait qui exaspère tant les décideurs de la haute sphère que les franges de la société marocaine, plonge en effet, le pays dans la honte et la dérision, du fait de cette atteinte éhontée à la moralité et à l’éthique. Un constat horrifiant qui met non seulement le pays dans les mains du banditisme le plus odieux, alors que de gigantesques efforts sont consentis pour son émergence.

Pour ce faire, la moralisation de la vie politique est une condition sine qua none, en vue de sécréter des institutions loyalement élues dans les différents scrutins électoraux. Il est impératif à cet égard, que les instances rédhibitoires de l’Etat s’attellent à leurs tâches avant et durant les opérations votatives pour barrer le chemin à toutes les tentatives de manipulations des divers échéanciers électoraux. De même, l’Etat dont nombre d’agents seraient « connivents et incitateurs » à la gabegie est amené à lever la main de la confection de la carte politique nationale, en faveur d’une flopée d’élus « docile et soumis », composant  sa majorité « préfabriquée ». Jusqu’ici, on ne pipe mot sur la prochaine échéance électorale imminente de 2026, quoique les constats de la précédente soient entachés d’irrégularités par la complaisance et le laxisme des pouvoirs publics, mais aussi, faut-il bien le rappeler, les attitudes écervelées et malsaines de la majeure partie des formations partisanes au niveau du choix de ses candidats connus pour leur prévarication dans les larges couches de la société, frappées par l’illettrisme, la précarité et la misère.

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