Runalni Mokwena : « Je me sens aimé et apprécié par les fans du Wydad, et c’est pourquoi je suis ici»

Football Marocain

Oussama Zidouhia

Dans une interview accordée à Forbes Africa, le coach sud africain du Wydad, Rulani Mokwena, s’est confié sur ses débuts et les expériences qui ont fait de lui l’une des plus grandes figures du football sud-africain.

Né  le 9 janvier 1987 à Johannesburg  en Afrique du Sud, Rhulani Mlungisi Mokwena, fils de l’ancien joueur des Orlando Pirates Julias Sono Hloae, a commencé sa carrière d’entraîneur professionnel dans les systèmes de jeunes des Silver Stars , avant de devenir entraîneur adjoint chez Mamelodi Sundowns et Pirates.

En 2019, il est devenu entraîneur par intérim de ce dernier club, occupant ce poste pendant cinq mois, avant d’être nommé entraîneur-chef de Chippa United l’année suivante.

En 2020, Mokwena est devenu co-entraîneur des Mamelodi Sundowns aux côtés de Manqoba Mngqithi, avant de prendre en charge l’équipe entre 2022 et 2024.

Le 3 juillet 2024, il a été confirmé que lui et Mamelodi Sundowns s’étaient séparés. Le même mois, le Wydad de Casablanca a confirmé que Mokwena est officiellement le nouveau coach du club de la capitale économique du Maroc.

Rulani Mokwenaa a suivi le chemin de son mentor Pitso Mosimane, qui avait quitté les Sundowns pour rejoindre l’Afrique d Nord par la porte d’Al Ahly en 2020 : « Un sage m’a dit : va là où tu es aimé. Je me sens aimé et apprécié par les fans du Wydad, et c’est pourquoi je suis ici. »

Avant de continuer : « Qui peut dire non à un club comme le Wydad ? C’est impossible. L’offre était trop belle pour être refusée. Je suis heureux d’être ici, » a déclaré le tacticien sud africain dans les colonnes de Forbes Africa.

Mokwena n’a que 37 ans, ce qui est considéré comme jeune pour un entraîneur de haut niveau, mais il a déjà accompli plus que la plupart de ses pairs et ne fait que commencer une carrière qui semble sans limites.

Il vient d’une lignée royale du football sud-africain : son père Julius et son grand-père Eric sont considérés comme des légendes des Orlando Pirates, tandis que son oncle Jomo a joué aux New York Cosmos avec Pelé dans les années 1970 et figure parmi les meilleurs footballeurs que le pays ait produits.

Le football coule dans ses veines et les nombreuses années passées à regarder sa famille jouer ont marqué son enfance.

« Mon premier souvenir, c’est lorsque j’étais dans le vestiaire du stade Orlando, (mon cousin) Bamuza Sono était là. Il jouait avec un ballon de foot, mais moi, je réécrivais ce que l’entraîneur écrivait sur le tableau noir », raconte Mokwena à FORBES.

Ce moment s’est avéré prophétique, Bamuza est devenu un joueur accompli avec Jomo Cosmos, et Mokwena l’un des meilleurs entraîneurs du pays. Leur destin semblait déjà tout tracé.

« Je n’ai pas de loisirs en dehors du football, pour moi c’est une vocation. J’ai servi ce sport et lui ai consacré ma vie. J’ai sacrifié une grande partie de mon enfance car j’ai commencé à entraîner à l’âge de 14 ans. Je n’ai jamais triché avec le jeu pour en arriver là où je suis aujourd’hui. »

La façon dont Mokwena est devenu entraîneur relève du hasard, bien qu’avec sa personnalité et sa détermination, il aurait probablement fini sur le banc de touche tôt ou tard : « J’étais capitaine de l’équipe des moins de 17 ans d’un club appelé Fulham à Dube, dans Orlando West. Je marchais de chez moi jusqu’à la maison de l’entraîneur pour récupérer les ballons et l’équipement d’entraînement. C’était mon rôle en tant que capitaine. Ce jour-là, quand je suis arrivé à l’entraînement, j’ai vu un groupe de joueurs des moins de 12 ans assis sur le côté, attendant que l’entraîneur arrive. Leur entraîneur était aussi le mien. J’ai enfilé mes crampons et commencé à diriger la séance d’entraînement. Je leur ai demandé de faire un jogging et quelques exercices, puis j’ai fait de même pour mon équipe plus tard. »

« Je ne savais pas à l’époque que l’entraîneur avait trouvé un nouveau travail et que c’était son premier jour. À partir de ce moment-là, je suis devenu l’entraîneur des moins de 12 ans. C’était le destin, mais c’est là que tout a commencé. »

Mokwena a perfectionné ses compétences dans le programme de formation des jeunes de Platinum Stars, avant de devenir entraîneur adjoint aux Sundowns et aux Pirates. Il a également passé du temps au sein du club anglais de Liverpool en Premier League, où il a pu observer le réputé entraîneur Jürgen Klopp. Cela lui a permis d’acquérir de précieuses leçons sur le coaching moderne et la gestion d’effectifs importants, où chaque joueur aspire à être titularisé régulièrement. « Klopp m’a dit : sache juste qu’en tant qu’entraîneur principal  tu ne dois pas te faire rouler dans la farine, pour que les gens ne te mentent pas’ », confie Mokwena.

Concernant l’importance de l’intelligence artificielle dans le développement du football, Mokwena a déclaré : « Je comprends la direction que prend la société et comment l’IA (intelligence artificielle) va avoir une influence majeure à l’avenir. Si vous ne vous dotez pas d’une compétence qui dépasse la reproduction par l’IA, alors vous devenez obsolète. La société va se demander comment pouvons-nous faire les choses mieux, plus efficacement et plus rapidement, avec zéro erreur. Et cela arrivera dans le football. »

Mokwena a mené les Sundowns à un septième titre consécutif en championnat sud-africain lors de la saison 2023-2024, ainsi qu’au premier titre de la Ligue africaine de football, avant de quitter le club d’un commun accord en juillet.

Gérer les nombreuses personnalités, dont certaines plus âgées que lui, dans une équipe où tout le monde est au sommet de son art, a été un défi, admet-il.

« Vous gérez les joueurs en tant qu’êtres humains, car ce sont eux qui sont responsables de la performance de l’équipe et qui vous aident en tant qu’entraîneur à atteindre les résultats et les objectifs que vous vous êtes fixés. »

Top