Ce mercredi 26 Avril 2017 au matin l’Agence de presse sud-coréenne Yonhap a annoncé que des camions transportant les premiers éléments du bouclier antimissile américain THAAD sont arrivés au Terminal High Altitude Aera Defense en Corée du Sud. Le déploiement de ce matériel destiné à permettre la rapide mise en place de ce bouclier protecteur est dicté par des impératifs de défense selon un communiqué du ministère sud-coréen de la Défense et ce, notamment en ce moment précis où la tension est au plus fort dans la péninsule coréenne.
Mais l’arrivée sur les lieux des camions transportant le matériel destiné à intercepter et détruire, durant la phase terminale de leur vol, les missiles antibalistiques nord-coréens à courte et moyenne portée a provoqué non seulement des heurts entre les forces de l’ordre et les habitants mais aussi et surtout l’ire du voisin chinois qui voit dans la mise en place de ce bouclier une atteinte directe à ses capacités balistiques et, par voie de conséquence, un affront à sa souveraineté alors que Washington et Séoul y voient le seul moyen de mettre la Corée du Sud à l’abri de la menace du trublion Kim Jong-un qui ne cesse de multiplier les essais balistiques.
C’est à ce titre d’ailleurs qu’à Berlin, ce mercredi le chef de la diplomatie chinoise Wang Li a, une nouvelle fois, invité Washington à cesser les exercices militaires conjoints américano-sud coréens et rappelé que si «la poursuite (par Pyongyang) des essais nucléaires viole les résolutions de l’ONU», il en va de même de la continuation «des manœuvres militaires (effectuées par Washington et Séoul) autour de la péninsule».
Voyant que l’imminence d’un conflit qui embraserait la région et le monde n’est pas à écarter du fait du comportement belliqueux adopté par toutes les parties en présence, le dirigeant chinois appelle à la retenue et invite ces dernières «à faire preuve de sang-froid et à éviter tout acte ou parole qui pourrait conduire à de nouvelles provocations». Il saisit cette occasion pour rappeler que Pékin plaide pour une solution dite de «suspension contre suspension» où Pyongyang interromprait ses activités nucléaires et balistiques et Washington cesserait ses manœuvres communes avec la Corée du Sud.
Et si Washington rejette la proposition chinoise «seule option réalisable» selon Pékin au motif que la Chine devrait faire pression sur son allié nord-coréen, l’Empire du milieu ne cesse de répéter que son influence sur Pyongyang reste limitée dans la mesure où «la Corée du Nord est un Etat souverain (qui) doit décider lui-même s’il veut ou non stopper ses activités nucléaires» et met au défi les Etats-Unis d’avancer une proposition à même de satisfaire toutes les parties en présence.
Et le ministre chinois d’ajouter que bien que son pays estime que les activités de la Corée du Nord ne vont pas dans le sens de la paix dans la péninsule, Pékin reconnait, néanmoins que celles-ci sont justifiées par «la menace américaine» dans la région et qu’à ce titre c’est à Washington et à Pyongyang de trouver la solution idoine.
Nabil El Bousaadi