La mortalité des entreprises n’a jamais été aussi critique que lors des six dernières années. Avec 7.454 liquidations judiciaires prononcées en 2016, un chiffre en hausse de 25,2% en l’espace d’un an, les défaillances d’entreprises ont atteint un record depuis 2012.
Le premier semestre de 2017 a également été difficile pour bon nombre d’entreprises, d’après les dernières statistiques d’Inforisk. En effet, le sinistre a touché pas moins de 3.909 entreprises rien qu’entre janvier et juin 2017, bien que ce dernier ait été relativement favorable aux entreprises avec une baisse de 9,1% des défaillances par rapport au mois précédent.
Cette cascade de faillite touche toujours en premier le commerce, le BTP et le BTP. Mais il reste difficile d’établir les causes exactes des défaillances d’entreprises en raison de la faiblesse des indicateurs microéconomiques publiés de manière régulière sur les sociétés. La mauvaise gestion ou encore l’allongement des délais de paiement sont les deux facteurs qui reviennent le plus souvent dans les analyses des responsables d’Inforisk et ceux du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques.
Les premières structures affectées notamment par les délais de paiement des créances inter-entreprises sont les TPME. Les délais peuvent atteindre en moyenne 10 mois pour les TPE, alors que le gouvernement avait porté à 60 jours au maximum le remboursement des dépenses relatives aux commandes publiques. Or, le défaut de paiement des entreprises peut avoir un effet domino. Il peut en effet affecter les fournisseurs, comme cela a été le cas pour le géant espagnol des énergies renouvelables, Abengoa, qui avait frôlé la faillite en 2016.
En outre, les PME accusent le gouvernement d’être à l’origine de ces faillites, déplorant l’absence d’appui pour favoriser leur redressement. Ainsi, la mise en place d’un programme d’accompagnement des structures souffrant d’une mauvaise gestion ou confrontées à des difficultés financières est fortement attendue. En face, la création des entreprises a emprunté une tendance haussière. Toutefois, une décélération a été fortement ressentie l’année dernière avec une baisse de 19.7%, après des années d’embellie. La baisse est estimée à14, 8% entre mai et juin derniers. L’enjeu n’est donc plus uniquement la pérennité des entreprises mais aussi leur création.
Hajar Benezha