Casablanca croule sous les ordures: Une situation inquiétante

Au Maroc,  les questions environnementales occupent une place très importante dans tous les débats, eu égard aux nombreux risques sanitaires que peuvent engendrer la prolifération et la  mauvaise gestion des déchets produits par les activités humaines,  dont les déchets ménagers qui aujourd’hui envahissent toute la ville de Casablanca.

La situation est très sérieuse, fort inquiétante, car les déchets qui sont entassés ici et là  sont autant de facteurs d’insalubrité qui aujourd’hui exercent un impact négatif sur l’ensemble de la population de Casablanca, et comme on le sait, ces déchets, saletés  et détritus, quand ils sont mal gérés, entrainent une dégradation du cadre de vie des populations et peuvent transformer l’environnement en un espace épidémiogène.

Jamais au grand jamais, la ville de Casablanca  n’a été aussi sale, aussi laide et aussi répugnante. Les détritus, la saleté, les eaux stagnantes et nauséabondes envahissent pratiquement toutes les rues et ruelles du centre ville de Casablanca. Là où vous allez, c’est le même constat, le même spectacle désolant qui s’offre à vos yeux, ce sont les mêmes odeurs fétides qui agressent vos narines. Aucun quartier et aucune commune n’est épargné de ce phénomène très dangereux pour la santé de nos concitoyens.

Les ordures ménagères et autres détritus s’accumulent partout, ce n’est pas une vue de l’esprit. Loin s’en faut, c’est la réalité, et tout un chacun peut aujourd’hui faire ce constat. Il suffit de faire un peu de marche au niveau des différentes rues, ruelles et boulevards pour se faire une idée de l’ampleur du problème et voir de visu ce que les responsables chargés de la propreté, de l’hygiène de la ville ne remarquent pas.

Il faut rappeler que ce problème des déchets ménagers, de leur collecte, leur gestion, leur traitement, n’est pas nouveau. Depuis des années, on en parle, on en discute, on dénonce comme on peut, mais rien de concret n’a été réellement fait pour remédier à cette véritable gangrène, un cancer tentaculaire qui n’épargne aucun quartier.

La presse n’a jamais cessé à ce jour d’attirer l’attention des décideurs, de dénoncer ce grave problème. Des articles de presse ont été consacrés à ce phénomène, des reportages TV ont mis a nu les défaillances et l’irresponsabilité flagrante des décideurs, des communes, du Conseil de la ville et des autorités. A l’évidence, il y a un manque d’intérêt manifeste de la part des principaux responsables, des décideurs. On note un «je m’en foutisme» flagrant et une démission constante face au problème de la gestion des déchets.

Las de devoir toujours interpeller les responsables et de constater qu’en retour rien de sérieux n’est entrepris pour remédier à ce problème des déchets, tout le monde finit par baisser les bras. La passivité et la permissivité des pouvoirs publics ont fini par faire perdre chez les habitants  la notion d’intérêt public et plus personne ne semble concerné, à telle enseigne que nous notons chez certains Casablancais un manque de civisme flagrant. Ces derniers jettent leurs déchets d’une façon anarchique sans se soucier des conséquences qui peuvent porter atteinte à leur santé et à celle des voisins. Nombreux sont les habitants qui n’utilisent pas les poubelles publiques et ne se gênent pas pour jeter des sachets de plastiques pleins de détritus, des bouteilles en plastique ou des épluchures par les fenêtres.

Ruralisation de la ville de Casablanca

Au détour d’une rue, on note avec peine ce que devient la ville de Casablanca, la ville blanche, la ville lumière réputée pour sa propreté, ses jardins, ses boulevards…

Casablanca, autrefois vitrine de notre pays, est en train de sombrer doucement, sûrement et surtout désespérément dans une déliquescence morbide qui fera de cette ville un Big Douar. La situation au niveau du boulevard Mohammed 5 (yahassra) est très inquiétante. Ce boulevard est aujourd’hui envahi par des marchands ambulants  de figues de barbarie, d’escargots,  de mais, de vieux chiffons, de mendiants, d’immigrés en situation irrégulière, sans oublier les taxis blancs qui stationnent là ou bon leur semble de jour comme de nuit.  Toutes ces activités engendrent des saletés,  des déchets qui trainent partout.

Les commerçants sont asphyxiés. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Les citoyens qui désirent se reposer et prendre un café sur les terrasses du café France ou un sandwich au Mac Do sont écœurés, découragés et finissent par aller ailleurs. Pendant ce temps, les responsables, le Conseil de la ville ferment les yeux et laissent la situation s’empirer.

L’heure n’est plus aux palabres, aux discours stériles, aux guerres intestines entre les élus des différentes formations politiques. La situation est assez grave, des solutions immédiates doivent être trouvées pour arrêter cette hémorragie. Le Conseil de la ville, et plus particulièrement, le président de la région Casablanca – Settat et ses très proches collaborateurs, endossent toute la responsabilité. Si rien n’est fait, si des actions concrètes, vigoureuses, radicales ne sont pas mises en chantier dans les plus brefs délais, le décor des ordures, de la saleté, des détritus qui encombrent Casablanca va s’accentuer et il n’est pas exclu de voir apparaître des maladies liées à ce manque d’hygiène, à toute ces saletés, et les premiers qui en pâtiront seront les enfants. En attendant, les Casablancais dénoncent vigoureusement la situation actuelle.

Tous concernés

La question des déchets ménagers, des détritus, des ordures, de l’hygiène et propreté de la ville de Casablanca est une affaire qui concerne chaque citoyen, qui nous interpelle tous sans exception aucune. Les élus, le Conseil de la ville, les présidents des communes, tous ont démontré leur incapacité. Il appartient donc à chacun de contribuer du mieux qu’il peut pour remédier à ce grave problème. En effet, les déchets qui sont jetés çà et là concernent chacun de nous dans sa vie de tous les jours et face à l’ampleur de la tâche, la communication, l’éducation et la sensibilisation revêtent une importance capitale pour gérer au mieux nos déchets , car les risque sanitaires liés aux déchets ménagers sont réels eu égard à la prolifération des germes pathogènes qui sont responsables de différentes maladies de la peau , des gastro – entérites , des maladies respiratoires, oculaires , sans omettre que ces déchets quand ils trainent et s’entassent attirent les rongeurs (rats) les insectes (mouches) qui sont des vecteurs de plusieurs autres  maladies.

Il est donc essentiel d’informer nos concitoyens sur tous ces dangers, sur l’impact des déchets sur notre santé et celle des autres. Ce rôle est dévolu aux parents, à la famille, à l’école, aux enseignants, aux institutions. C’est aussi celui des médias qui jouent un rôle très important, celui des élus, des partis politiques et des associations.

On peut même dire que toute politique surtout sur le plan environnemental est vouée à l’échec sans une contribution de la population. Chaque citoyen, du plus jeune au plus âgé doit se sentir concerné par les problèmes liés aux déchets. Nous sommes tous concernés, nous sommes tous responsables et en tant que tels, nous devons changer de comportement afin d’acquérir un savoir-vivre en ne jetant pas n’importe quoi n’importe où.

Ouardirhi Abdelaziz

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