Est-il permis de déclarer qu’en Espagne le référendum sur l’indépendance de la Catalogne aura bien lieu le 1er Octobre prochain comme annoncé malgré les nombreuses difficultés qu’il a rencontrées sur son chemin? Il semble bien que oui, au vu de la détermination affichée ce lundi par les «séparatistes».
En effet, bien que le pouvoir central considère cette consultation comme étant «illégale», le président catalalan Carles Puigdemont, qui a fait défiler un million de personnes dans les rues pour demander l’indépendance de la Catalogne a assuré, de son côté, qu’il y aura bel et bien des urnes et des bulletins de vote à la date convenue ; ce qui ne contribue qu’à attiser davantage la tension entre la Catalogne et la capitale espagnole.
Le conflit est donc déclaré ouvert» entre Mariano Rajoy et le dirigeant de la Catalogne soutenu dans son aventure «indépendantiste» par un groupe d’extrême-gauche, farouchement anti-européen, la CUP.
Ainsi, même si le pouvoir central – fort de l’interdiction, par le Tribunal Constitutionnel, d’une telle consultation – a bien prévenu les maires catalans des risques qu’ils encouraient en organisant ce référendum, la Catalogne qui produit un cinquième de la richesse nationale et qui fait peu de cas de cette condamnation est, tout de même, parvenue ce lundi à faire défiler dans les rues de Catalogne près d’un million de personnes pour réclamer l’indépendance de la Région en répondant à la question «Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous la forme d’une République?
A titre de rappel, en 2010, ce même Tribunal avait invalidé une partie du statut d’autonomie de la Catalogne tel qu’adopté en 2006 par l’ancien gouvernement socialiste et approuvé, par référendum, à une très large majorité. Madrid s’y était alors opposée. Aussi, pour irriter d’avantage le pouvoir central, la Catalogne avait répliqué en envoyant dans les rues un million de personnes réclamer l’autodétermination et en organisant un simulacre de référendum en 2014.
Disons, pour terminer, qu’en Espagne, l’absence totale de dialogue qui sévit depuis 2010 entre la Catalogne et le pouvoir central, risque de faire emprunter au pays une voie bien dangereuse non seulement pour la région catalane mais aussi pour l’intégralité du royaume, voire même pour l’ensemble du vieux continent.
Nabil El Bousaadi