Secouer le cocotier ! Rien qu’à en parler, l’effet est produit. Un séisme, une révolution. Avec la chaleur accablante de ce mois «d’aoûtobre», les attentes envers l’ouverture de la première session de la deuxième année législative de la dixième législature convergeaient sur le discours royal institutionnel. C’est par l’application de l’article 65 de la Constitution que «Le Roi préside l’ouverture de la première session qui commence le deuxième vendredi d’octobre».
L’appropriation de l’éminent discours royal autorise le rappel de sa quintessence en reprenant la force de son contenu.
L’exigence du moment : c’est l’avènement d’une étape déterminante où tout doit être entrepris pour rechercher rapidement des solutions appropriées aux problèmes urgents des citoyens. Il s’agit, tout en réaffirmant la ferme volonté d’aller de l’avant dans la dynamique de réforme, de rectifier les erreurs commises et de corriger les dysfonctionnements constatés.
Cela passe par une mise en œuvre efficace des projets de développement programmés et mis en chantier ;et, corrélativement, par la recherche de solutions pratiques et réalisables aux vrais problèmes des citoyens et des réponses adaptées à leurs demandes raisonnables et à leurs attentes légitimes en termes de développement, d’éducation, de santé, d’emploi, etc.
Les Marocains ont besoin d’un développement équilibré et équitable, garant de la dignité de tous, générateur de revenus et d’emplois, notamment au profit des jeunes ; d’un enseignement de qualité ; d’accéder au marché du travail ; d’une justice équitable et efficace et d’une administration à leur service et au service de l’intérêt général.
Cela conduit à reconsidérer notre modèle de développement, avec une approche participative ; et usant d’objectivité, en appelant les choses par leur nom, sans complaisance ni fioriture, cela fera évoluer les mentalités.
La mise en œuvre de la régionalisation avancée doit se concrétiser par un changement profond dans les structures de l’Etat. Elle est aussi le support d’une approche pratique en matière de gouvernance territoriale afin d’ajuster les politiques publiques aux préoccupations des citoyens. L’adoption d’une charte avancée de la déconcentration administrative devra être combinée au transfert des compétences aux régions, à celui de ressources humaines qualifiées et de moyens financiers suffisants.
La jeunesse, qui représente plus d’un tiers de la population, doit être prise en considération d’une manière prioritaire. L’élaboration d’une nouvelle politique intégrée dédiée aux jeunes, axée fondamentalement sur la formation et l’emploi, s’impose. Le système d’éducation et de formation doit remplir efficacement son rôle dans la mise à niveau et l’insertion socio-économique des jeunes. Les programmes mis en chantier doivent être cohérents et efficients pour être en adéquation avec les spécificités de chaque catégorie de jeunes.
Somme toute, la patrie appartient à tous les citoyens ; l’ensemble des Marocains ont donc le droit de bénéficier des bienfaits du progrès et des fruits de la croissance.
Le ton y est et l’orientation est claire. Il s’agit de se mettre au travail au plus vite et répondre concrètement aux besoins de la société pour assurer son évolution positive et son développement durable, équilibré et équitable. Toute action programmée doit être suivie dans sa réalisation et être en harmonie avec l’esprit et la lettre de cette volonté du Roi et du peuple d’aller de l’avant pour assurer au royaume stabilité et prospérité, émergence et épanouissement. La réforme n’est pas déstabilisatrice si elle répond aux aspirations légitimes de l’ensemble de la population du royaume.
Le diagnostic est fait, et chacun s’accorde à reconnaître l’inefficacité et l’obsolescence de programmes sectoriels dont la cohérence est insuffisante et dont l’échec est patent pour « tirer la croissance économique, créer davantage d’emplois et entreprendre une transformation structurelle profonde». Notre capital humain est pénalisé alors qu’il constitue le premier atout du pays. Loin de connaître une justice socio-spatiale pertinente, nos territoires restent soumis à un aménagement inégalitaire alors qu’ils recèlent nos ressources et les potentialités de leur exploitation.
Oui à un nouveau modèle de développement pour le bienêtre du peuple marocain dont l’unité et l’attachement conscient et profond à ses fondamentaux n’ont jamais été démentis dans un environnement régional et mondial de plus en plus perturbé. La «tectonique» nécessaire à sa mise en œuvre ne peut être que bienfaitrice d’autant que «la sédimentation» n’a que trop duré.