Le gouvernement accordera l’intérêt nécessaire aux cinq axes mentionnés dans le discours que SM le Roi Mohammed VI a prononcé à l’ouverture de la nouvelle session du Parlement, et qui sont relatifs à la bonne gouvernance, à la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes, au modèle économique, à la régionalisation, à la jeunesse, ainsi qu’à la justice territoriale et entre les différentes franges de la société, a indiqué, jeudi à Rabat, le Chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.
« Le gouvernement accordera l’intérêt nécessaire à ces axes, qui constituent une feuille de route pour l’avenir, et veillera, à chaque Conseil, à soumettre l’un de ces volets à une discussion profonde entre les membres du gouvernement, le but étant d’imprimer une nouvelle impulsion à ces chantiers relevés dans le discours de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste », a souligné M. El Othmani, cité dans un communiqué lu par le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement.
S’agissant du premier axe, le Chef de gouvernement a relevé que l’Exécutif prendra une série de mesures et oeuvrera à la mise en place des dispositions de la bonne gouvernance et de la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes dans l’ensemble des domaines de l’action gouvernementale et lors du suivi continu des projets programmés, aussi bien ceux signés devant le Souverain, qu’entre les départements gouvernementaux, ou encore entre les départements gouvernementaux et les collectivités territoriales.
Il a relevé à ce propos que le Conseil de gouvernement se penchera sur un projet de loi relatif aux établissements publics et leur organisation, lequel projet est caractérisé par le renforcement de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
Le deuxième axe se rapporte au modèle de développement adopté par le Maroc, lequel a atteint ses limites, a relevé M. El Othmani, ajoutant que SM le Roi a appelé à la révision de ce modèle afin de lui donner une impulsion en mesure d’assurer le progrès du Royaume.
La Commission dont la création a été annoncée auparavant se réunira la semaine prochaine en vue de définir la méthodologie à adopter pour une refonte de ce modèle de développement, a-t-il noté, précisant que le gouvernement accompagnera ce chantier en s’appuyant sur une approche participative et consultative élargie.
Quant au troisième axe relatif à la régionalisation, le Chef de gouvernement a considéré que le Maroc a entamé l’adoption du projet de la régionalisation avancée depuis l’élection des conseils régionaux lors des échéances de 2015, et que le gouvernement a fait en sorte, dès sa nomination, de renforcer ce chantier, à travers l’adoption de 32 décrets en cinq mois, dont un tiers concerne les régions et deux tiers portent sur les autres collectivités territoriales.
Dans ce contexte, il a fait observer que le discours Royal a mis l’accent sur la charte de déconcentration, notant que le Souverain a évoqué la déconcentration plus de 12 fois dans Ses discours précédents.
Le Chef de gouvernement a estimé, à ce propos, que la charte de déconcentration constitue une avancée importante et nécessaire évoquée par nombre d’experts, de responsables et de gouvernements précédents, annonçant à cet effet que l’Exécutif actuel veillera à la mise en place de cette charte avant la fin de l’année en cours.
Il a rappelé que le gouvernement s’est penché sur la mouture de cette Charte à l’occasion de différentes réunions en présence des départements gouvernementaux concernés, en l’occurrence le ministère de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Economie et des Finances.
M. El Othmani a, en outre, noté que le projet est entre les mains du Secrétariat général du gouvernement, dont le rôle est central notamment en ce qui concerne la dernière formulation juridique précédant la présentation du projet devant les membres du gouvernement afin de le soumettre à une discussion élargie et de déployer davantage d’efforts pour le mettre en place avant la fin de l’année en cours, et ce au vu de son importance cruciale pour la régionalisation avancée.
Pa rapport au quatrième axe ayant trait aux jeunes, le Chef de gouvernement a souligné que l’Exécutif est conscient des grandes problématiques auxquelles font face les jeunes notamment en matière de formation, d’emploi et de stabilité.
Il a, à cet effet, annoncé que le ministre de la Jeunesse et des Sports présentera, à l’occasion du prochain Conseil de gouvernement, un exposé sur les politiques de développement intégrées en vue de promouvoir le secteur de la jeunesse comme souligné dans le discours Royal, ce qui constituera une occasion idoine pour examiner ce document en vue de l’enrichir et s’accorder sur la méthodologie de travail y afférente.
M. El Othmani a, par la même, mis un accent particulier sur la nécessité d’adopter une approche participative qui implique les parlementaires, les organisations de la société civile et les institutions constitutionnelles.
Il a exhorté le gouvernement à accélérer la mise en place du Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative, soulignant que l’Exécutif est engagé à interagir positivement et rapidement avec la Chambre des conseillers concernant l’approbation finale de la loi organique relative à ce Conseil.
S’agissant du cinquième axe relatif à la justice territoriale et entre les différentes franges de la société, le Chef de gouvernement a souligné que l’accent mis par le discours Royal sur la nécessité de réaliser la justice sociale atteste de l’importance de ce chantier qui vise à réduire les disparités entre les différentes couches sociales et régions.
A cet égard, il a relevé que le gouvernement s’attardera sur l’amélioration de son action et initiera un dialogue avec les différents partenaires afin d’avoir leurs avis à propos de ce dossier.
Le gouvernement veillera à donner une plus grande importance aux programmes ayant trait à cet axe, mettre en œuvre nombre de mécanismes nécessaires afin de limiter les disparités et créer le Fonds de réhabilitation sociale et le Fonds de solidarité interrégionale, tel que stipulé par la Constitution.
M. El Othmani a également relevé que le projet de loi de finances 2018 comporte plusieurs dispositions qui visent à assurer l’emploi des jeunes, et ce à travers l’élévation du seuil d’embauche de manière sans précédent au profit des couches sociales les plus démunies.
Le gouvernement a œuvré à élargir l’accès à la Fonds d’entraide familiale afin de couvrir, outre les femmes divorcées, les femmes marginalisées et les enfants ayant perdu leurs mères, a-t-il souligné.
Le Chef de gouvernement a, par ailleurs, félicité les membres de l’Exécutif pour l’approbation par le Conseil, mardi dernier, du projet de loi de finances 2018, le considérant comme « important sur le plan social et révolutionnaire sur le plan économique », tout en mettant en avant la disposition du gouvernement à le discuter devant le parlement.
(MAP)
Projet de décret fixant la vocation des établissements universitaires
Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret N° 2.17.632 modifiant le décret N° 2.04.89 du 07 juin 2004 fixant la vocation des établissements universitaires, les cycles des études supérieures ainsi que les diplômes nationaux correspondants.
Le projet de décret prévoit la mise en oeuvre des effets juridiques découlant du décret N° 2.17.229 du 04 août 2017, en vertu duquel ont été abrogées les dispositions du décret N° 2.15.644 du 03 août 2016, en modifiant et complétant le décret N° 2.90.554 publié le 18 janvier 1991 relatif aux établissements et cités universitaires, en créant des dispositions spécifiques et portant création des écoles polytechniques, a indiqué, Mustapha El Khalfi.
Présenté par le secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le projet de décret modifie les dispositions de l’article 11 du décret N° 2-04-89, à travers la suppression des écoles polytechniques de la liste des établissements universitaires à l’attractivité limitée, et la suppression des dispositions relatives aux attributions de ces établissements universitaires créées en vertu du décret abrogé N° 2.15.644.