Le Fonds vert créé en 2009, avec pour ambition pour les pays industrialisés de débourser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour soutenir les projets d’adaptation des pays en développement a du mal à décoller. De 2015-2018, le fonds n’a été capitalisé qu’à hauteur de 10 milliards de dollars, soit le 1/10 de ce que les pays industriels devraient contribuer au fonds verts à partir de 2020. Sachant que les USA, qui contribuaient à hauteur de 3 milliards de dollars, se sont désengagés récemment. Une perte pour le fonds.
Malgré cet état de fait, les délégations, qui ont pris part à la Pré-COP23 organisée du 16 au 18 octobre à Nadi (îles Fidji), se sont dites optimistes quant à la possibilité d’atteindre l’objectif de la mobilisation des 100 milliards de dollars que les pays riches se sont engagés à réunir chaque année à compter de 2020 pour aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique et à l’atténuer.
«Cet objectif est très réalisable grâce à l’engagement de tous les acteurs étatiques et non-étatiques», a souligné la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, en marge des travaux de la Pré-COP23.
La responsable onusienne a, toutefois, souligné que «rien n’est décidé», faisant savoir que la Pré-COP aux Iles Fidji a permis d’échanger les points de vues sur les moyens de progresser sur ce sujet.
Le même optimisme a été exprimé par le négociateur en chef de la COP22, Aziz Mekouar, qui a affirmé que l’objectif de la mobilisation des 100 milliards de dollars, lancé à Copenhague et confirmé à Marrakech, est «très réalisable» et représente un « effort » de la part des pays développés.
Mekouar a indiqué, cependant, que «ce n’est pas suffisant pour faire tout ce qui doit se faire en matière de résilience et d’adaptation pour faire face aux effets de changement climatique».
«On parle de 90 trillions de dollars si on veut vraiment faire tout ce que doit être fait», a-t-il fait savoir, ajoutant que la présidence marocaine a longuement travaillé sur ce volet de financement, «nerf de ce processus», dans ses segments public et privé.
Même tonalité chez le négociateur en chef pour l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), Amjad Abdulla, qui a assuré que cet objectif est «très réalisable» à condition de respecter la méthodologie de comptabilisation de ces financements par tous les acteurs concernés.
Et de souligner que la question des financements est «la clé de réussite» de l’Accord de Paris. «De ce fait, nous avons remarqué, à Nadi, un grand engagement de la part de toutes les délégations pour atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars», a-t-il ajouté.
La réunion ministérielle pré-COP a été organisée en amont de la 23e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP23), à la 13e Session de la Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP13) et à la suite de la 1ère session de la Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA1-2).
Co-présidée par Salaheddine Mezouar et le Premier ministre fidjien, Josaia Voreqe Bainimarama, respectivement Présidents des COP22 et 23, la réunion ministérielle a servi de support pour des discussions politiques de haut niveau sur les principaux éléments des négociations de la COP23 en préparation des prochaines réunions de la Conférence à Bonn.
Les débats ont porté sur les questions clés se rapportant à l’opérationnalisation de l’Accord de Paris et constituera une occasion de tirer parti des conclusions de la COP22 organisée à Marrakech, hautement saluée pour sa réussite, de réaffirmer l’engagement des pays signataires en faveur de l’Accord de Paris et de prendre des mesures significatives pour faire progresser la mise en œuvre de la feuille de route établie à Marrakech.
Omar Er-rouch (MAP)