«Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit», ce roman n’est pas un simple périple dans la beauté du monde, de la lucidité, d’un état d’esprit aisé et profond et d’un goût pour l’existence… c’est une leçon de vie inchoative!
Le titre en dit beaucoup sur une figure de proue : Jean d’Ormesson. Il est parti sans en avoir tout dit. L’homme de lettres et plume de la joie et du bonheur s’en est allé à d’autres cieux plus calmes et sereins. Une triste nouvelle. C’est à l’âge de 92 ans dans la nuit de lundi à mardi a passé l’arme à gauche. Une carrière consacrée à l’écriture, une vie dédiée aux livres et aux littératures, cet écrivain élégant et toujours souriant avait marqué non seulement le paysage littéraire, universitaire culturel français, mais aussi mondial.
Ses œuvres font échos ailleurs, lues avec beaucoup de plaisir, de vigilance et de bonheur. En 1974, il publia son roman marquant «au plaisir de Dieu», œuvre qui a été réalisée en mini-série française en six parties de 90 minutes par Robert Mazoyer. Tout y est dans son regard intelligent. Ainsi, malgré la maladie, ses douleurs et ses angoisses, il a pu s’en sortir. En 2013 il combattait le cancer de la vessie. Une bataille gagnée ! mais, comme chaque écrivain, cette maladie l’avait interrogeait et qui a débouché par la suite sur un roman » Comme un chant d’espérance » paru en 2014 aux Editions Héloïse d’Ormesson où questionnait des questions profondes dont le temps , le Dieu… « .
De littérature au cinéma, « Jean d’O » avait fait ses premiers pas, en 2012, ses premières pas dans le monde du 7ème art notamment dans la comédie Christian Vincent, « Les Saveurs du palais ». Un parcours riche et singulier. Jean d’Ormesson a fait de l’écriture une force salvatrice, une joie et une souffrance.
Bref, une vie. Il avait écrit plus de quarante livres. Un succès ne vient jamais seul. Par ailleurs son roman «La Gloire de l’Empire » avait écoulé 100.000 exemplaires et qui a eu le Grand prix du roman de l’Académie française a laissé son étoile briller dans les cieux du monde littéraire français et mondial. C’est en 1973 que Jean d’O » a été élu à l’Académie française. Prolifique. L’homme a fait de l’écriture à la fois une passion et une nécessité. L’écrivain a toujours faim à écrire et surtout à vivre.
En effet, il écrivait «Mon dernier rêve sera pour vous », ainsi que trois romans : « Histoire du Juif errant » (1991), « La Douane de mer » (1994). Une plume qui voulait fasciner le lecteur, le combler et le marquer. Jean d’Ormesson l’avait déjà déclaré dans l’un des titres de son roman « Et moi, je vis toujours». Certes, Jean est mort alors même qu’il naissait, littérairement, à une vie nouvelle».
Mohamed Nait Youssef
Macron: Jean d’Ormesson laisse derrière lui une œuvre abondante et diverse