Dès l’arrivée de sa fille Ivanka en Corée du Sud pour assister à la clôture des Jeux Olympiques et profitant de la conférence du CPAC, ce grand rendez-vous annuel des conservateurs américains, Donald Trump, soucieux d’isoler davantage la Corée du Nord, a déclaré : «Aujourd’hui, nous avons imposé (à Pyongyang) les sanctions les plus lourdes jamais imposées contre un pays». Celles-ci concerneraient, en fait, une cinquantaine de sociétés de transport maritime et de navires supposés aider Pyongyang à contourner l’embargo auquel le pays est assujetti.
Le président américain a annoncé, également, lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec le Premier Ministre australien Malcolm Turnbull : «Nous devons rester unis pour empêcher cette dictature brutale de menacer le monde de dévastation nucléaire». Interrogé sur l’éventualité d’un échec desdites sanctions, le Président américain a répliqué qu’en ce cas il va falloir «passer à la phase 2» – entendez- par là, l’option militaire – tout en espérant, toutefois, que les sanctions puissent être suivies d’effets.
Visitant le site olympique de Pyeongchang, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche a, pour sa part, émis le souhait de «voir un changement de la part de la Corée du Nord pour commencer à dénucléariser la péninsule» ajoutant même que l’actuel président américain «ne commettra pas les erreurs des administrations précédentes».
Ivanka Trump a profité de son séjour pour insister sur la nécessaire sauvegarde des liens d’amitié qui unissent Washington et Séoul lors d’un dîner à la Maison Bleue avec le président sud-coréen Moon Jae-in auquel elle a remis un message de la part du Président Trump lui faisant part des nouvelles sanctions qu’il compte imposer à Pyongyang et à rappeler que l’administration américaine reste profondément attachée à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
Mais alors que les Jeux Olympiques de Pyeongchang ont rapproché les deux Corées et contribué au réchauffement – quoique encore timide – de leurs relations, il n’en va pas de même des liens entre Séoul et Washington qui, de leur côté, auraient pris un sérieux coup de froid. D’ailleurs, lors de sa rencontre avec l’émissaire chinois venu représenter Pékin à la clôture de la manifestation sportive intercontinentale, le Président sud-coréen a déclaré qu’il est «important que les Etats-Unis et la Corée du Nord s’assoient ensemble dès que possible» avant d’ajouter : «Je crois que les Etats-Unis doivent abaisser leur niveau d’exigences pour des discussions et que le Nord doit montrer sa détermination à aller vers la dénucléarisation» demandant ainsi, et pour la première fois à l’administration Trump, de tempérer ses ardeurs à l’égard de Pyongyang qui, en profitant de l’organisation des Jeux Olympiques par son voisin du Sud, a lancé une réelle offensive de charme en dépêchant, auprès de ce dernier, la propre sœur du Chef de l’Etat en plus des athlètes, des artistes et d’une troupe de pom-pom girls.
Ainsi si le Président sud-coréen Moon Jae-in a tenu à faire de ces derniers jeux olympiques, une rencontre pour «la Paix», il est, désormais, acquis qu’il y est parvenu car ils ont réellement permis une avancée notoire sur le chemin de la détente entre les deux frères-ennemis et ouvert, ainsi, la voie à la dénucléarisation de la péninsule coréenne que le monde entier appelle de tous ses vœux…
Nabil El Bousaadi