Dieu a dit : «Celui qui est malade ou qui voyage jeûnera ensuite un nombre de jours équivalent. Dieu veut la facilité pour vous, Il ne veut pas vous mettre dans la difficulté» (Al-Baqarah, verset 185).
Le jeûne du Ramadan tel qu’il a été prescrit dans l’Islam ne concerne que les personnes en bonne santé. Les malades ne sont pas censés pratiquer le jeûne, car leur état de santé peut se détériorer. Quand la pratique du jeûne représente un réel risque pour la santé du malade, le médecin traitant explique à son patient la situation. Il le sensibilise et lui conseille de ne pas jeûner durant le Ramadan.Quelles sont les catégories de malades qui ne doivent pas jeûner pendant le mois de Ramadan et quelles sont les directives relatives à ceux qui sont autorisés à faire le jeûne? El Jai Hokimi Amina, spécialiste en nutrition aborde ces questions dans un entretien avec Al Bayane.
Le mois de Ramadan au cours duquel tous les fidèles pratiquent le jeûne, occupe une place à part dans nos cœurs. C’est l’un des cinq piliers de l’Islam.C’est le mois de la révélation du saint Coran caractérisé par des prières de dévotion, la charité, la solidarité, où chaque personne pratiquante entretient une grande dimension spirituelle avec notre créateur. Le principe de ce mois si particulier ne consiste pas uniquement à jeûner du lever au coucher du soleil, à se priver de nourriture, ne pas manger, ne pas boire, mais le principe consiste à se purifier le corps et l’esprit pour se rapprocher encore plus de Dieu.
En effet, le jeûne du mois de Ramadan est bénéfique, tant sur le plan spirituel, physique, psychologique que social et économique. Il a des effets médicaux importants, dans le domaine hormonal, de l’hydratation, sur le transit et dans le domaine psychologique.
S’il ne semble pas perturber un organisme sain, le jeûne peut induire une déshydratation particulièrement chez les personnes âgées ou fragiles et une aggravation de certaines pathologies. C’est notamment le cas de l’ulcère gastroduodénal, le diabète insulinodépendant, les pathologies rénales, hépatiques et cardio-vasculaires. Il peut aussi aggraver l’état de santé des malades épileptiques et les psychotiques…
Nombreux sont les malades par exemple diabétiques qui refusent de se plier à la réalité, qui continuent d’observer le rite malgré les risques du jeûne pour leur santé.
Ces malades se sentent isolés, culpabilisés religieusement et socialement, pour la très grande majorité d’entre eux, surtout les adultes et les personnes âgées, le rite du mois sacré du Ramadan ne peut être écarté ou ignoré, car c’est la loi divine et en tant que telle il faut la respecter.Il n’est pas facile de faire changer d’avis à un malade qui tient à pratiquer le jeûne du mois de ramadan.
La grande majorité des malades, suivis en ambulatoire par leur médecin et même ceux qui sont hospitalisés tiennent absolument durant le mois sacré de ramadan à vivre pleinement leur foi et souffrent de ne pouvoir faire comme les autres musulmans, un véritable dilemme pour ces patients et pour les professionnels de santé, car il est souvent difficile de faire cerner à ces malades les dangers qu’ils encourent.
En effet, certains malades hospitalisés dans différents services (chirurgie – diabétologie – cardiologie – néphrologie – oncologie – hématologie …) jeûnent malgré l’avis du médecin. Ils ne prennent pas leurs comprimés et refusent de s’alimenter. S’en suivent souvent des conséquences fâcheuses et des complications sur leur état de santé.
Pourtant le coran est clair sur ce point précis et il suffit de s’en remettre à Dieu.
Que dit exactement le Coran ? Sourate Al-Baqarah (La vache), verset 184 : «(…) Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre (…)». Selon le texte sacré, il n’y a donc aucun souci à se faire quand on rate une partie du ramadan, puisqu’on peut récupérer les jours perdus en jeûnant ultérieurement en conséquence. Les personnes étant dans l’incapacité de vivre pleinement leur foi y trouveront, non pas une disgrâce ou un remord coupable, mais une miséricorde supplémentaire.
Fort de toutes ces divines recommandations, conscients de la réalité qui est vécue quotidiennement par les malades et leurs familles, des malades qui refusent parfois d’entendre en dépit des répercussions néfastes que peut avoir le jeûne sur leur état de santé précaire, les spécialistes déconseillent à certains patients de jeûner.
Pour ne pas exposer sa santé à des risques ou complications, les malades qui désirent jeûner, doivent consulter leur médecin traitant.
Nous reviendrons plus en détails sur chaque aspect, qui est en relation avec Ramadan et Santé tout au long de ce mois sacré, grâce aux conseils avisés de médecins spécialistes et de nutritionnistes.
Ouardirhi Abdelaziz