Depuis l’annonce des lourdes sentences contre les leaders du mouvement de protestation d’Al Hoceima, la solidarité populaire ne cesse de croître.
Après les sit-in de Casablanca et Rabat ainsi que des manifestations dans le Rif qui avaient dénoncé les peines fortement disproportionnées et surtout celles prononcées contre les dirigeants du Hirak, la société civile et politique ne désarme pas.
Une manifestation de soutien aux prisonniers d’Al Hoceima et à leurs familles a été organisée hier à Casablanca. Le cortège est parti de la place de La Victoire pour regagner la place Mohammed V. Elle sera suivie, dimanche prochain, par une autre marche pour réclamer la révision des jugements prononcés le 26 juin dernier et qui ont condamné une cinquantaine de militants sociaux à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison ferme.
A Casablanca, des dizaines de familles, de citoyennes et de citoyens sont venues d’Al Hoceima pour se joindre à quelques milliers de manifestants de Casablanca (entre 3000 et 5000 manifestants selon les estimations).
Il est vrai, estiment certains, que l’absence des partisans du Mouvement d’Al Adl wal Ihssane n’a pas permis une grande mobilisation.
Les marcheurs ont ainsi appelé à la libération des détenus sans aucune condition et à la satisfaction des revendications sociales et économiques.
Outre les partis d’extrême gauche et les syndicats et associations proches, accusés de «récupération» par la formation de feu Yassine, la manif a connu la participation de plusieurs milieux (étudiants, militants amazighs, anciens du mouvement 20 février…).
Mais les reproches fusent de toute part, sur fond de polémique entre les composantes de l’extrême gauche, surtout entre la FGD et les anciens d’Ila Al Amam (Annahj Addimocrati) notamment sur le lien avec le boycott de produits de consommation, le dépôt, au Parlement, d’une proposition de loi demandant une amnistie générale des détenus sociaux … d’aucuns ont même crié et dénoncé «un certain opportunisme» politique.
Déjà l’on s’éloigne trop du souhait émis sur une «unanimité nationale» et un «front commun» autour des prisonniers du mouvement social.
D’ailleurs c’est la raison pour laquelle les partis de la majorité gouvernementale, qui espèrent une révision profonde du verdict en appel, n’ont pas adhéré à la manifestation d’hier.
Conférence de presse du Collectif de défense, aujourd’hui
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles aux pouvoirs publics et à la Justice, qualifiant les verdicts de «innés» et réclamant une libération pure des condamnés et de tous les détenus du mouvement.
Soulignons, par ailleurs, qu’une autre manifestation est également prévue à Rabat dimanche prochain.
Par ailleurs, signalons que le collectif des avocats des détenus du Hirak ont décidé d’organiser une conférence de presse, aujourd’hui lundi 9 juillet à 10h au siège de l’Association des Barreaux du Maroc à Casablanca, pour jeter toute la lumière sur le procès des activistes du Rif.
Mohamed Amine