Comme chaque année, l’Aïd El Adha est une opportunité pour certains métiers et commerces de faire une apparition à la fois furtive et lucrative.
Quelques jours avant le jour du sacrifice, plusieurs vendeurs apparaissent ou reconvertissent leurs commerces pour s’adapter aux besoins du marché en proposant toutes sortes de produits en rapport avec le rituel du sacrifice de l’Aïd. En effet, certains commerçants ont investi le créneau de la vente de charbon à 8 DH/kg cette année, d’autres proposent une gamme complète de coutellerie et d’accessoires indispensables au sacrifice avec des prix qui varient entre 13 DH et 80 DH. Une autre catégorie s’est reconvertie en des aiguiseurs de couteaux qui proposent des prix entre 10 et 30 DH selon la nature du couteau. En effet, cette fête est l’occasion pour les marocains de faire un petit lifting à leurs couteaux afin d’égorger le mouton sans le faire souffrir.
Une autre catégorie des commerçants font également du chiffre d’affaires supplémentaire pendant l’Aïd. Il s’agit, entre autres, des vendeurs des tajines, théières, plateaux et autres bassines en plastique et boîtes à épices. Aussi, les forgerons se concentrent, à l’approche de l’Aïd, sur la fabrication des barbecues. En effet, cet objet est revendu par plusieurs boutiques à des prix qui varient de 20 DH pour le petit barbecue d’environ 30 cm de diamètre à 1000 DH pour un barbecue de 80 cm à 1 mètre de large, sur pieds.
Après l’achat du mouton, il faut bien trouver une solution pour le transporter. Ainsi, les transporteurs notamment qui disposent des petites camionnettes se focalisent, en cette période de l’Aïd, sur le déplacement des moutons. Cela pour des prix qui vont de 100 DH à 250 DH. En plus de transporter le mouton, il faut le nourrir. On trouve alors des vendeurs de foin de 8 à 10 DH/kg.
Le jour de l’Aïd, c’est l’occasion pour les bouchers et les apprentis-bouchers de se frotter les mains. En effet, égorger un mouton coûte entre 150 et 250 DH à Casablanca (un peu moins dans les petites villes). En parallèle, il y a une autre catégorie qui fait également une apparition au premier jour de l’Aïd. Son créneau est de brûler la tête et les membres du mouton à une somme modique de 15 à 30 DH.
Le lendemain de l’Aïd, c’est le tour encore une fois des bouchers de rentabiliser cette période. Ainsi, ces derniers, qui baissent le rideau pendant plusieurs jours après l’Aïd, ont trouvé un filon pour financer leurs vacances. Ils découpent les moutons monnayant une somme d’argent pour des prix qui varient entre 120 DH et 200 DH pour le mouton selon l’expérience du boucher, de l’endroit et des fois de la taille du mouton.
En conclusion, outre l’aspect religieux et familial, l’Aïd Adha est une excellente opportunité de redistribution des richesses, via un transfert de richesse de la ville vers la campagne. De même, plusieurs professionnels ou chômeurs génèrent des recettes significatives durant cette période. En particulier, ces activités saisonnières constituent l’unique filet social pour plusieurs personnes.
Kh.K