Si la production minière constitue d’ores et déjà un moteur important de l’économie du Maroc, la mise en valeur des ressources sous-exploitées et la multiplication des partenariats continentaux bilatéraux «win-win» seront essentielles pour insuffler une nouvelle dynamique au secteur minier.
«Le Maroc est un pays à vocation minière. Il est caractérisé par une géologie variée particulièrement réputée pour sa richesse en substances minérales», annonce le ministre l’Énergie, des mines et du développement durable Aziz Rabbah, le 17 avril dernier lors de la session inaugurale du «Marrakech Mining Convention (MMC)».
Cap sur le potentiel minier marocain
L’importance du secteur minier marocain est perceptible à travers sa part dans le Produit Intérieur Brut, dans les exportations du pays et ses retombées bénéfiques sur le développement régional et rural. Le Maroc occupe une position importante à l’échelle mondiale dans la production de différents métaux tels que l’argent (16ième rang dans le monde et 1er en Afrique), le Fluorine (7ième rang dans le monde et 2ième en Afrique), Le Barytine (4ième rang dans le monde et 1er en Afrique). En effet, le secteur minier constitue une composante essentielle dans le développement économique et social du Maroc.
Le pays détient plus de 73% des réserves mondiales de phosphates et occupe des rangs très avancés dans la production de nombreuses substances minérales. Toutes les substances minérales sont exploitées au Maroc à l’exception des diamants. Le secteur contribue entre 7 à 10% dans le PIB national. Il représente 20%, en valeur, de toutes les exportations du pays. Il emploie plus de 41.000 emplois directs, sachant que chaque emploi direct équivaut à deux emplois indirects. Le chiffre d’affaires dépasse 56 milliards de DH et les investissements 14 milliards de DH.
Une plateforme dédiée
Dans le but de promouvoir davantage le potentiel minier marocain, le ministère de l’Énergie, des mines et du développement durable organise, du 17 au 19 avril dans la ville ocre, la première édition du «Marrakech Mining Convention (MMC)». Cet international Congrès est l’occasion pour présenter la stratégie de développement du secteur minier marocain ainsi que les réformes et chantiers en cours notamment, le nouveau code minier. D’ailleurs, ce code entend tripler les recettes du segment hors-phosphates d’ici 2025. Il ambitionne aussi de multiplier par dix les investissements à destination de la recherche et de l’exploration et de doubler le nombre d’emplois directs créés.
A cette fin, le gouvernement marocain espère attirer davantage d’investissements privés en proposant un cadre règlementaire plus attractif en matière de licences et une plus grande base de données géologique. Le nouveau code énonce trois types de titres miniers – des permis de recherches, des licences d’exploration et des permis d’exploitation.
Cet évènement international, qui se positionne déjà comme une nouvelle plateforme de rencontres de l’industrie minière mondiale, a également pour objectif primordial d’explorer de nouvelles opportunités de partenariats spécifiques via la concrétisation de projets miniers conjoints permettant le renforcement des investissements et la création d’emplois.
Une nouvelle feuille de route
Rendre le secteur minier marocain plus attractif, se veut donc le grand défi à relever. D’ailleurs, le responsable marocain a déclaré que son ministère a procédé au lancement du Plan Maroc minier, qui vise à faire du secteur un modèle à l’horizon 2025 permettant de réaliser un développement territorial durable et intégré.Ce plan, a-t-il rappelé, se fonde sur quatre axes stratégiques à savoir le développement d’un tissu concurrentiel, la réorganisation institutionnelle du secteur, le renforcement de l’impact social et de l’aspect responsable et durable du secteur minier, l’adaptation du cadre législatif et des mécanismes fiscaux et de financement aux nouvelles ambitions du secteur.
Vers un renforcement de la coopération Sud-Sud
Par ailleurs, A. Rabbah n’ a pas manqué de souligner que le Royaume a accordé une grande importance au développement de la coopération avec les pays africains conformément à la vision Royale visant à renforcer la coopération Sud-Sud et à l’engagement ferme du Maroc vis-à-vis du Continent africain dans la mise sur pied de projets d’investissements initiés notamment par les Groupes OCP et Managem, opérateurs nationaux incontournables dans l’industrie minière.
Ainsi, il a appelé les pays du Continent à fédérer leurs efforts pour garantir un développement durable pour le secteur minier à travers l’élaboration d’une vision commune qui prend en compte les caractéristiques du secteur, et la mise en place de mécanismes nécessaires à même de les traduire en projets concrets ciblant la valorisation et la transformation au lieu de se limiter à l’importation des produits miniers bruts.
Il est à préciser que cette première édition de MMC a connu la participation de 130 délégations et 60 compagnies, provenant de 20 pays à travers le monde.
Kaoutar Khennach