L’affaire est encore récente mais risque de faire grand bruit, à moins que la panique suscitée ces derniers jours par le fameux Coronavirus la fasse passer en arrière-plan.
Dans sa livraison du 12 mars dernier, Medias24 s’est fait l’écho d’un communiqué de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-services accusant deux distributeurs de carburants, Winxo et Ola Energy Maroc, de pressions. Celles-ci voudraient rendre les membres de la Fédération «complices dans la fixation de prix élevés des carburants depuis la libéralisation en 2015».
Selon le communiqué cité par notre confrère, Winxo et Ola Energy Maroc «ont distribué des engagements opaques aux propriétaires et gérants de stations-services en leur demandant de les signer avec effet rétroactif. Ces engagements stipulent, selon la Fédération, qu’ils sont responsables de la fixation des prix des carburants, et donc des marges bénéficiaires».
Selon la Fédération qui a voulu se défendre par voie de presse et clarifier sa position, cette action des deux opérateurs du secteur des hydrocarbures serait en prévision de la publication du rapport annuel du Conseil de la Concurrence.
Un rapport très attendu car elle doit comporter une partie dédiée au secteur des hydrocarbures. Il faut rappeler qu’une enquête a été lancée par le Conseil pour entente sur les prix des produits pétroliers.
Des pratiques anti-concurrentielles qui aurait permis au secteur d’engranger des milliards de bénéfices sans jamais permettre une baisse des prix comme une situation de concurrence entre plusieurs acteurs le laisseraient penser. Plutôt tout le contraire.
D’ailleurs, une dizaine d’opérateurs ont été soupçonnés d’actions concertées, de coalition et d’échanges d’informations sensibles. En attendant la réaction des opérateurs mis en cause par le communiqué de la Fédération, ce nouveau rebondissement dans les turpitudes du secteur des hydrocarbures va certainement relancer l’idée de plafonnement des profits des distributeurs de carburants.
Soumayya Douieb