Cette pandémie du Covid-19 qui a envahi la planète aurait-elle épargné la Corée du Nord quand bien même elle a semé le chaos chez ses deux voisins immédiats que sont la Chine et la Corée du Sud?
Le coronavirus aurait-il vraiment eu «peur» de ce «grand» Kim Jong-un, «de la noble lignée de Paektu», tellement insensible à ce «petit microbe» que, lors des déplacements officiels qu’il a effectués ces derniers temps à l’intérieur du pays pour superviser des exercices militaires, notamment, il a toujours été le seul, parmi les hauts dignitaires du régime et les soldats, à ne point porter de masque sans jamais se départir, toutefois, de cette épaisse «ouchanka» noire qui lui sert de coiffe?
Quoiqu’il en soit et bien que les médias officiels aient lancé une vaste campagne de communication pour rappeler à la population les importantes mesures d’hygiène qu’elle se doit de prendre – principalement le port de masques chirurgicaux – et que des milliers de personnes, dont des ressortissants étrangers, aient été placées en quarantaine, aucune annonce officielle ou officieuse n’a été faite par le régime de Pyongyang sur une éventuelle propagation du virus sur son territoire.
Pourtant, dès le début de la pandémie, Washington et Séoul avaient annoncé qu’en Corée du Nord, le Covid-19 aurait contaminé plusieurs centaines de personnes et fait des dizaines de morts principalement dans les rangs de l’armée.
Consciente des limites de son système médical et de l’insuffisance de ses moyens en matériel hospitalier et en médicaments – du fait notamment des sanctions liées à son programme nucléaire – la République Populaire Démocratique de Corée, avait été le premier pays à «se claquemurer». Ainsi, dès le 22 Janvier et juste après l’apparition du virus dans la province chinoise de Wuhan, Pyongyang avait suspendu ses liaisons terrestres et aériennes avec Pékin puis avec Moscou et exigé le confinement de la population ; ce qui avait, immédiatement, poussé plusieurs pays à demander aux autorités nord-coréennes de permettre l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 9 Mars dernier, le site «Daily NK», basé à Séoul, affirmait, de son côté, que 180 soldats nord-coréens, relevant des contingents stationnés à la frontière chinoise, auraient péri des suites du Covid-19 entre les mois de Janvier et Février et que 3.700 autres avaient été placés en quarantaine.
Le 23 mars dernier et après que les autorités de Pyongyang aient sommé les coréens du nord de ne point laisser sortir leurs enfants, le «Rodong Sinmun», organe officiel du Parti Communiste de Corée du Nord, a exigé l’adhésion «inconditionnelle et absolue» de la population à la règlementation sur la quarantaine et rappelé que tout manquement « menacerait l’existence même du pays » ; ce qui présuppose que le régime de Pyongyang tenterait, par tous moyens, d’endiguer l’épidémie.
Si donc, à l’heure qu’il est, la Corée du Nord ne reconnaît, officiellement, aucun cas de contamination au Covid-19 sur son sol alors même que la pandémie ne semble avoir épargné aucun coin de la planète, les chancelleries occidentales sont d’un autre avis. Elles estiment, en effet, que le régime de Pyongyang s’acharne à vouloir nier l’existence de centaines d’infections et d’autant de décès. Jusqu’à quand durera ce déni ? Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi