Football et Corona : la finale de la Champion’s League sans stade
Rachid Lebchir
Le football africain est en train de subir sérieusement l’impact du Coronavirus. La CAF qui venait tout récemment, rappelle-t-on, d’adresser des correspondances à ses fédérations membres en leur demandant de lui rendre des rapports détaillés sur la situation de leurs championnats nationaux en arrêt forcé pour cause de la pandémie tout en leur donnant un délai fixe du 5 mai dernier pour préciser les dates de la nouvelle reprise de leurs compétions respectives, n’arrive toujours pas, elle-même, à préciser son calendrier général qui se trouve désormais totalement bouleversé.
Un autre coup dur est asséné à l’institution suprême du football africain qui n’est toujours pas en mesure de définir une date précise pour la reprise de ses différentes compétitions continentales et interclubs. Le Cameroun choisi pour abriter la finale de la Ligue des Champions au stade Japoma, ne semble plus apte pour jouer au foot en raison de la pandémie qui persiste et signe. Le Cameroun vient de siffler la fin de saison de son championnat national avant terme devenant ainsi le 8e pays du Continent après l’Angola, le Burkina Faso, le Congo Brazzaville, la RD Congo, le Kenya, Maurice et le Niger qui ont déjà annulé le reste de leurs compétitions respectives en subissant également l’impact du coronavirus.
De ce fait, le Cameroun serait acculé à jeter l’éponge dans les autres rendez-vous du Continent dont la finale de la Ligue des Champions prévue sur son sol. Sachant bien que même les demi-finales avaient été prévues dans un premier temps au pays des Lions Indomptables avant d’être reportées maintes fois et jusqu’à nouvel ordre.
Dans l’ensemble, la Confédération africaine de football n’a, peut-être, pas vu juste en misant sur un seul pays, le Cameroun, pour abriter les phases finales de trois grands rendez-vous du Continent. Après la suspension du championnat d’Afrique des joueurs locaux « CHAN 2020 » qui devait avoir lieu en avril dernier et la CAN 2021 prévue pour l’hiver prochain mais qui est déjà sous la menace du report bien qu’il reste encore 4 journées à disputer pour le compte des éliminatoires de la phase de poules, voilà une autre compétition interclubs qui va subir le même sort avec la finale de la Ligue des Champions qui est désormais sans stade.
La CAF avait donc mal fait le choix du Cameroun pour abriter la finale de cette compétition qui a rendez-vous, d’abord, avec le dernier carré reporté à plus d’une reprise et qui reste l’affaire de 4 formations arabes regroupant deux représentants du Maroc, le Wydad et le Raja de Casablanca respectivement contre les clubs égyptiens d’Al Ahly et du Zamalek.
Et si Casablanca était parmi les villes candidates à abriter cette finale de la Champion’s League, l’autre ville marocaine, Rabat, tient toujours sa mission pour abriter l’autre finale de la Coupe de la CAF qui attend également le déroulement de son dernier carré.
Deux autres représentants du football national sont toujours en lice, le Hassania Agadir et la Renaissance Berkane qui vont s’affronter entre eux pour une place en finale face au vainqueur de l’autre demi-finale égyptio-guinéenne entre les Pyramids et Horoya Conakry.
Les dates initiales de ce Carré d’Or des Coupes interclubs devaient avoir lieu entre le 1-3 mai en aller et 15-17 mai au retour. Les finales ont été prévues le 24 mai au complexe Moulay Abdallah et le 29 mai au stade Japoma au Cameroun, avant d’être reportées à des dates ultérieures.
Dans l’ensemble, le calendrier de la CAF reste sérieusement bouleversé par les suspensions de ses différentes compétitions jusqu’à nouvel ordre…
Devant cette situation, la CAF pourrait donc revoir les premières positions en attendant la reprises des championnats nationaux dans les pays les plus concernés par la Champion’s League, le Maroc et l’Egypte.
Et qui sait, le malheur des uns pourrait faire toujours le bonheur des autres. Le Maroc peut, encore une fois, tenter sa chance pour l’organisation d’une seconde finale interclubs, à Casablanca, pourvu que le Wydad et le Raja y croient bien.
A moins qu’Al Ahly et le Zamalek ne voient autrement.
A défaut, et en cas d’une finale maroco-égyptienne, la CAF toujours dans l’embarras de chercher un autre stade dans un pays neutre.
Et quoi qu’il en soit, on espère que la compétition ne soit pas annulée et qu’au moins un club marocain puisse aller le plus loin possible, vers un autre trophée de la Champion’s League pour le Maroc.
Wydadi ou Rajaoui, peut importe…
Car le Maroc, le mérite bien surtout qu’il s’apprête à reprendre sa Botola dans la seconde moitié de juillet prochain après un arrêt qui serait à son 4e mois.
Que les jours à venir puissent faire le bonheur escompté pour le football national… et continental.
