Opacité autour de la crise sanitaire Mondiale

L’OMS, contestée en Afrique et ailleurs

Romuald Djabioh

Dès les prémices du nouveau coronavirus Covid-19 en Chine à Wuhan et à travers le monde, pendant que les pays de la Triade, entre autres, la France, les Etats-Unis, l’Angleterre enregistraient des cas invraisemblables de personnes atteintes du virus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) par l’entremise de son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, présageait pour le continent africain, des statistiques inquiétantes voire extraordinaires. Un message justifié selon lui, par le fait que certains pays africains ne disposent pas d’un système de santé assez fort pouvant leur permettre de venir à bout d’un ensemble de maux. Cependant, de nos jours, au regard des résultats y afférents, force est de constater qu’il en demeure autrement. L’on est ainsi amené à se poser moult interrogations. Quelle est la visée d’un tel message dans ce contexte actuel? Quid de la confiance des peuples ou des Etats membres face aux multiples faits constatés quant à la gestion de cette crise endémique? Comment expliquer les controverses, les différentes expulsions  de ses représentants dans nombre de pays?

En effet, après l’Asie, notamment la Chine, épicentre du covid-19 au départ avec plus de (4.634 morts), l’Europe est devenue à son tour le second foyer de la Covid-19 avec à son passif plusieurs décès : près de 379.941. L’on a pu observer de manière cresendo, la vitesse avec laquelle cette épidémie mortelle s’est propagée à travers le monde, avec ses dommages collatéraux aussi bien sur le plan humain qu’économique. (…). Le continent africain où une hécatombe était annoncée compte à son actif et passif près de 157000 infections et 4400 décès, selon France24. Au Maroc, si l’on s’en tient aux récentes statistiques, les cas testés positifs sont autour de 8000(…). Des mesures ont été prises par les autorités compétentes dès l’entame de l’épidémie. Ce qui explique les résultats y afférents constatés et non négligeables.

Un constat qui suscite plusieurs interrogations

Une telle observation parmi tant d’autres en effet, suscite nombre de questionnements par rapport aux prévisions définies au préalable par l’OMS. Cet espace géographique pointé du doigt, à l’instar de certains pays, semble être celui qui arrive à mieux gérer la pandémie voire à trouver des solutions idoines en vue de l’endiguer sur son territoire. Pendant que l’Europe porte ses espoirs sur le vaccin qui n’est pas encore effectif(les scientifiques y travaillent encore), certains pays d’Afrique par contre posent les jalons d’une médecine factuelle qui trouve ses attributs dans la biodiversité aux travers des plantes médicinales, la tradition et les traitements classiques. Le cas échéant reste sans doute celui de Madagascar. Au travers de l’Institut de Recherches Appliquées Malagasy, un remède dénommé Covid-Organics a été trouvé. D’après Andry Rajoelina, président de ce pays d’Afrique l’Est, l’antidote aurait eu des résultats probants. L’OMS qui s’est montrée réfractaire au départ a fini par faire un rétropédalage reconnaissant enfin les efforts de Madagascar. Son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a de ce fait soutenu l’idée selon laquelle, il signerait l’accord de confidentialité voulu par Andry Rajoelina et serait prêt à l’aider à affiner le protocole  en cas de nécessité (…).

Apport de l’administration Trump à Madagascar, rupture avec l’OMS

Pour encourager Madagascar, l’administration Trump a apporté son soutien en déboursant 2,5 millions de dollars, il y a quelques temps. « Cet argent sera utilisé pour renforcer la réponse sanitaire à travers le pays, y compris les hôpitaux, les laboratoires et la santé communautaire…», a annoncé Micheal Pelletier, Ambassadeur Américain à Madagascar et  l’union des Comores.

Outre cette aide apportée, Donald Trump a mis sa parole en exécution en claquant la porte de l’OMS, justifiant cette décision par le manque de clarté et de rigueur de l’OMS  à pouvoir gérer la pandémie et prendre de décisions fortes à l’endroit de la Chine, pays à l’Origine de la Covid-19, selon des sources intermédiaires. D’après ses dires, l’argent versé par les Etats-Unis à l’endroit de cette Institution peut servir à d’autres fins, à des nations qui s’évertuent à trouver des solutions idoines aux différents maux qui minent la planète sur l’aspect sanitaire.

Expulsion des représentations de l’OMS au Burundi, en Guinée équatoriale

Au-delà de la décision de Trump de rompre le cordon ombilical avec l’OMS, certains pays, en l’occurrence d’Afrique, compte tenu de l’opacité autour de la gestion de la pandémie des représentants de l’OMS présents en terre africaine ; les autorités compétentes desdits pays ont réagi en conséquence. Dans cette optique, le Burundi a décidé d’expulser le mois dernier, l’équipe de l’OMS de son territoire. D’après des sources concordantes, cette dernière aurait fait preuve d’«ingérence inacceptable». Le Dr Walter Kazadi Mulombo, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé au Burundi,  le Dr Ruhana Mirindi Bisimwa, chargé du programme contre les maladies transmissibles, et un consultant, le Pr Daniel Tarzy, expert en biologie moléculaire, le Dr Jean-Pierre Mulunda Nkata, coordinateur de la riposte contre le nouveau coronavirus au Burundi ; la plupart ont été déclarés «persona non grata».

 Dans le même ordre d’idées, la Guinée équatoriale a récemment emboîté le pas en expulsant à son tour, la représentante régionale Afrique de l’OMS, Triphonie Nkurunziza. Nombre de raisons lui ont été imputées, entre autres, la falsification des données chiffrées du nombre de cas positifs au Covid-19 et de décès. Selon les autorités compétentes, les chiffres annoncés ont été en porte-à-faux avec ceux des autorités officielles. A ce sujet, au travers d’un procès verbal daté du 26 mai, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale, Simeón Oyono Esono a rendu public cette décision. «Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la Guinée équatoriale à l’honneur de demander au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique  de mettre un terme aux fonctions du Dr Triphonie Nkurunziza(…) et de veiller immédiatement à son départ de Malabo», a-t-on appris via la presse internationale.

Intervention de Me Janvier Momo, juriste et activateur de la société civile

Plusieurs panelistes africains ont tenu à donner leurs points de vue sur cette question épineuse aux travers des médias panafricains. Intervenant via Afrique Média, Me Janvier Momo, juriste et activateur de la société civile, «pense que la Guinée équatoriale vient de prendre ses responsabilités devant la grande pandémie de coronavirus. Cette pandémie qui a été annoncée en Afrique comme étant  cette maladie qui devait décimer la race noire…  L’Afrique doit s’attendre au pire», a-t-il rappelé dans son argumentaire, en paraphrasant les propos tenus par Tedros Adhanom Ghebreyesus dès l’entame de la pandémie.

Abondant toujours dans le même sens, il a tenu également à souligner ce qui selon lui, peut justifier de tels faits de la part de la représentant de l’OMS. «je pense que la Guinée équatoriale a été le premier pays africain à s’être procurée du Tambavy CVO malgache. Ce Tambavy CVO est en train de faire ses preuves au niveau de la Guinée équatoriale, tant sur le plan préventif que curatif», a-t-il expliqué. Et d’ajouter qu’ « il est quand même curieux que cette représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’hasarde à donner des chiffres qui ne coïncident pas avec  ce qui se passe sur le terrain. D’après cet érudit, cela suppose que «  les chiffres annoncés par cette dernière en termes de malades atteints du Covid-19 en République de Guinée équatoriale sont faux…».

«Il faut tirer un coup de chapeau à Malabo. La Souveraineté d’un Etat n’est pas négociable. Nous avons confondu les indépendances à la Souveraineté des Etats. Je pense que le moment est venu pour les africains de procéder à l’exercice de la Souveraineté : de poser des actes autonomes qui sont du domaine régalien de l’Etat sans avoir peur, sans  avoir à consulter une quelconque organisation(…). Je pense que Malabo vient de donner le ton, beaucoup d’autres  Etats africains vont suivre. Je pense que l’OMS devrait recycler ses représentants dans les pays africains parce que avec la Covid-19, les africains commencent à ouvrir les yeux et à voir un peu plus clair», a-t-il-conclu.

Il est à rappeler par ailleurs que la Guinée équatoriale compte de nos jours près de 1.306 cas confirmés, 200 guérisons et 12 décès, selon des sources dignes de foi.

Top