Trois questions à Hassan Abou Dahab, Préfet de police de Laâyoune
Le préfet de police de Laâyoune, Hassan Abou Dahab, revient dans un entretien accordé à la MAP sur la saisie samedi d’environ 5,8 tonnes de chira par le service préfectoral de la police judiciaire de Laâyoune, le bilan de ce genre d’opérations dans les provinces du Sud, ainsi que sur la lutte implacable contre le trafic international de drogues et de psychotropes menée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).
Pouvez-vous nous parler un peu de cette opération et de ses ramifications au niveau international ?
Le service préfectoral de la police judiciaire de Laâyoune a procédé samedi, en coordination avec les éléments de la Gendarmerie Royale et sur la base d’informations précises fournies par les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), à l’interpellation de quatorze individus, dont un Mauritanien et un Sénégalais, soupçonnés de liens avec un réseau criminel s’activant dans le trafic international de drogues et de psychotropes.
Les recherches et perquisitions menées dans une zone saharienne à environ 30 km de Laâyoune, en direction de Smara, ont permis la saisie d’une kalachnikov, 66 balles, un fusil de chasse et 114 cartouches, en plus de 216 plaquettes de drogues d’un poids total d’environ 5,89 tonnes de chira.
Les opérations de perquisitions et de ratissage ont également permis de découvrir chez les suspects des armes
blanches de différents calibres, une bombe de gaz lacrymogène, une paire de jumelles, deux téléphones satellitaires, un dispositif de géolocalisation, une fausse plaque d’immatriculation et trois véhicules 4×4, en plus de sommes d’argent en devises nationale et internationale soupçonnées de provenir du trafic international de drogues.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la stratégie sécuritaire globale à dimension proactive adoptée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) en vue de surveiller et combattre la criminalité transnationale organisée, en particulier celle liée au trafic international de stupéfiants et de substances psychotropes.
Il s’agit notamment de barrer la route à ces réseaux criminels qui ont des ramifications internationales et qui s’activent parallèlement dans le domaine de l’immigration illégale et de la traite humaine.
Les services de sécurité dans les provinces du Sud du Royaume ont pu, au cours des derniers mois, démanteler plusieurs réseaux criminels. Comment évaluez-vous les résultats de ces opérations?
Les services de sécurité de la préfecture de police de Laâyoune ont réussi, à travers une série d’opérations qualificatives, à démanteler plusieurs réseaux criminels actifs dans le trafic international de stupéfiants et de substances psychotropes.
Au cours des derniers mois, 33 affaires ont été enregistrées au niveau de la compétence territoriale de la préfecture qui s’étend de Sidi Ifni à El Guergarate et 111 suspects ont été arrêtés, en plus de la saisie d’environ 45,44 tonnes de chira.
S’y ajoutent 4 Kalachnikov, 139 balles, 9 fusils de chasse et 250 cartouches, 33 voitures, deux camions, 7 motos, 18 canots pneumatiques et 15 moteurs marins, en plus d’un montant estimé à 428.293 dirhams.
Quels sont les piliers de la stratégie de la DGSN dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée et transfrontalière?
L’opération de Laâyoune est similaire à une série d’opérations menées par les services de sécurité dans les villes de Tanger, Oujda, Nador, Fès, Agadir, Casablanca, ainsi que dans d’autres villes et régions du Royaume. Ce genre d’opérations qualitatives est le fruit des efforts déployés par la DGSN afin de combattre toutes les formes de criminalité organisée, le trafic international de stupéfiants et de substances psychotropes, ainsi que les liens de ramification de ces réseaux criminels. Il convient de souligner le rôle primordial et effectif joué par les services centraux de la DGSN en matière d’appui et d’orientation de l’action menée par les différents services décentralisés, en coordination permanente et continue avec les services de la DGST. L’objectif est de renforcer davantage la lutte contre les phénomènes criminels à dimension internationale, notamment le trafic international de drogues et de substances psychotropes et l’immigration illégale.