Manchester City et Pep Guardiola ont créé la sensation vendredi en se qualifiant pour les quarts de finale de la Ligue des Champions devant le Real Madrid (2-1, 2-1), devenant la première équipe à faire chuter le coach Zinédine Zidane en C1.
Les Mancuniens seront opposés à l’Olympique Lyonnais, tombeur de la Juventus, en quart de finale le 15 août à Lisbonne.
Évidemment, l’histoire retiendra les deux énormes erreurs de Raphaël Varane qui a semblé perdu sans Sergio Ramos, suspendu, à ses côtés, qui ont offert les deux buts aux Mancuniens.
« Cette défaite est pour moi. Je dois l’assumer. Je suis triste pour mes coéquipiers, pour leurs efforts. J’ai ma responsabilité dans la défaite, les erreurs se paient très cher à ce niveau de compétition », a regretté le défenseur français au micro de la télévision espagnole après le match.
Mais sur cette double confrontation, c’est bel et bien une victoire tactique du maître Pep Guardiola.
« On ne peut pas être contents, on perd un match, une qualification (mais) on perd deux matches contre un bon adversaire, il faut l’accepter », a simplement commenté, philosophe, Zidane qui avait toujours emmené le Real au titre lors de son premier passage sur le banc, de 2016 à 2018.
Comme à l’aller, Guardiola avait opté en début de match pour un coup tactique en exilant son véritable avant-centre, Gabriel Jesus, sur l’aile gauche, pour laisser l’axe à un « faux-neuf », Phil Foden, alors que Raheem Sterling a démarré à droite.
Un système fait pour aspirer les défenseurs centraux madrilènes – si forts dans les duels quand l’adversaire est face à eux -, hors de position pour ouvrir des espaces pour les courses croisées des ailiers ou les montées de milieux.
Un système qui a aussi mis rapidement Madrid sous un pressing insoutenable extrêmement pénalisant pour sa construction depuis l’arrière.
« On essaye toujours de presser l’équipe adverse (pour profiter de ses erreurs). Quand on va à Anfield (contre Liverpool) on essaye de le faire, dans tous les stades. Parfois ça marche, parfois non », a expliqué Pep au micro de BT Sport.
C’est d’ailleurs sur une phase de pressing
intense que Thibault Courtois a placé Varane en mauvaise posture dans sa
surface, plutôt que de jouer long.
Trop emprunté, le Français s’est fait chiper le
ballon par Gabriel Jesus qui a immédiatement servi Sterling seul face au but
vide pour l’ouverture du score (1-0, 9e).
Après la pause, Guardiola est revenu à un 4-3-3 plus classique avec Jesus dans l’axe, comme il l’avait fait à Bernabeu pour renverser la vapeur en cinq minutes dans le dernier quart d’heure.
Et là encore, ce changement a payé puisque ce diable de Jesus a bien anticipé une tête en retrait trop molle de Varane pour Courtois, pour glisser son pied gauche et envoyer le ballon rebondir jusqu’au fond des filets (2-1, 68e).
Un constat particulièrement cruel pour le gardien belge qui avait multiplié les parades décisives en début de seconde période face à Sterling (47e, 54e) et à Jesus, toujours lui (66e) pour maintenir en vie les espoirs des Merengue.
Entre temps, Karim Benzema, autre grande satisfaction du côté des roses d’un soir, avait relancé le match en marquant son 65e but en Ligue des Champions de sa carrière, ce qui fait de lui le 4e réalisateur de la compétition.
Il avait bien servi Rodrygo entre les lignes qui avait éliminé sur son premier contact Joao Cancelo, et le centre du Brésilien avait trouvé Benzema seul aux six mètres pour marquer de la tête (1-1, 28e).
Mais Benzema a été un peu trop seul à poser des problèmes à la défense adverse, Eden Hazard n’ayant que rarement brillé dans ce match.
Un but qui ferait s’arracher les cheveux à Guardiola s’il ne les rasait pas, car entre sa passe à Rodrygo et sa tête, aucun des défenseurs mancuniens n’a cherché à savoir où le Français allait se placer.
Une démonstration, si nécessaire, que City aura vraiment besoin de progresser défensivement s’il veut soulever le trophée, comme l’avait affirmé le Catalan en conférence de presse avant le match.
City se rendra néanmoins à Lisbonne pour le Final 8, avec un quart de finale contre Lyon, et peut rêver de transformer une saison marquée par la perte du titre au profit de Liverpool en un premier triomphe continental.