Adopté par le conseil de gouvernement, il passe à la phase d’opérationnalisation
Fer de lance de la relance économique, placée en tête des priorités tracées par le Royaume pour surmonter les impacts de la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, le Fonds Mohammed VI d’investissement, annoncé par SM le Roi Mohammed VI, se veut un outil de premier plan dans la promotion de l’investissement et le relèvement des capacités de l’économie nationale.
Adopté par le conseil de gouvernement, le Fonds Mohammed VI d’investissement passe à la phase d’opérationnalisation ouvrant la voie à la concrétisation du plan de relance économique, avec comme objectifs: soutenir l’économie nationale, appuyer les secteurs productifs, aider les entreprises à améliorer leur capacité d’investissement, en vue de créer la richesse, booster l’emploi et distribuer les revenus aux ménages.
« Ce fonds, doté d’une enveloppe totale de 45 MMDH, est appelé à contribuer au financement de grands projets d’investissement et de les accompagner au niveau national et territorial dans le cadre de partenariats avec le secteur privé », a relevé le fiscaliste et enseignant à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE), Mohamed Rahj, dans une déclaration à la MAP.
Dans ce cadre, il a été décidé de créer une société par actions dénommée « Fonds Mohammed VI pour l’Investissement », pour laquelle une enveloppe de 15 MMDH a été allouée sur le budget général de l’État, et dont le conseil d’administration sera présidé par le ministre en charge des Finances. Ainsi une levée de fonds de 30 MMDH de capitaux additionnels aura lieu auprès des investisseurs institutionnels publics ou privés, des institutions multilatérales, ou de dons de pays amis, et ce, pour démultiplier la capacité d’intervention du Fonds et son impact sur l’économie, a souligné M.Rahj.
Ainsi, il s’est demandé sur les moyens de garantir la réussite de la levée de 30 MMDH, notant que si le concept est bien maitrisé dans les pays développés, il est encore à la phase de balbutiements au Maroc.
Et de relever que le fonds s’assigne également comme objectif de contribuer, par le biais des fonds sectoriels ou thématiques, au capital des petites ou moyennes entreprises (PME), ainsi qu’au capital des grandes Entreprises publiques et privées actives dans les secteurs jugés prioritaires.
Il s’agit donc de misions d’intervention en faveur des entreprises publiques ou privées, de participation à la stabilisation du capital de certaines grandes entreprises, a-t-il dit, mettant en avant que le Fonds va agir comme investisseur avisé au service de l’économie national en finançant les grands projets d’investissement stratégiques structurants.
S’agissant de son champs d’intervention, le Fonds touchera à tous les secteurs, notamment les infrastructures, la restructuration industrielle, l’innovation et les secteurs prometteurs, les petites et moyennes entreprises, l’agriculture, le tourisme.
« La sélection des projets à financer se fera à partir d’un ensemble de critères et plus particulièrement l’impact en termes de création de l’emploi, tout en accordant une attention particulière au renforcement de la préférence nationale », a fait savoir le professeur.
Quant au fonctionnement du Fonds, il est appelé à s’appuyer, dans ses interventions, sur des fonds sectoriels ou thématiques. Ces derniers seront confiés à des sociétés de gestion spécialisées à travers un cahier de charges. Ces fonds thématiques ont pour mission d’intervenir de manière massive dans les entreprises qui souhaiteraient renforcer leurs fonds propres, a-t-il expliqué.
Et d’ajouter que selon le ministère de l’économie et des Finances, il s’agit de traiter la problématique des fonds propres des entreprises qui ont été fortement dégradés à cause de la crise, à des conditions financières intéressantes.
Dans la perspective de redynamiser les entreprises en leur assurant des moyens pour renforcer leur bilan afin d’accéder au financement. Six fonds thématiques verront le jour dans les domaines suivants: les infrastructures, l’innovation et les nouvelles technologies, l’agriculture, le tourisme, les PME. Enfin, le mode d’intervention des fonds thématiques se fera aussi bien par la dette subordonnée (dette à long terme de plus de 7 ans) destinée à renforcer les capacités financières des Entreprises, que par des entrées directes dans le capital des sociétés, a t-il relevé.
Selon lui, tous les ingrédients sont là pour garantir la réussite de ce fonds, à savoir la Souveraineté, des missions précises, des domaines d’intervention bien définis, une organisation et un management souple et rigoureux (choix juridique : une holding de participations).