Agadir attend un second succès du RAJA

nuit de rêve, de ce samedi soir.

Depuis son arrivée dans la capitale du Souss, l’équipe cairote d’Al Ahly, grignote, dans l’alacrité et la jubilation, un brin  d’affection des grandes foules, jusqu’ici «accaparée» par le Raja. De par leur sens de l’humour et de leur affabilité, les pharaons ne donnent aucun signe de dépaysement ni contractent la moindre extraction. Bien au contraire, la communion est telle que les tifos du Hassania et du Raja comptent submerger le stade, samedi au lever de rideau, pour soutenir les Egyptiens, lors de leur match décisif contre les Chinois de Gangzhou. Ce sont plus de 40 000 spectateurs attendus,  qui prendront d’assaut le nouveau stade, dans cette nouvelle aventure rajaouie, mais également pour Al Ahly dont le coach, lors du point de presse, se montrait confiant. «Nous irons jusqu’au bout de notre ambition. En dépit de nos handicaps, en termes de compétition et d’automatisme, nous ne nous laisserons pas déplumer facilement, face aux Chinois que nous respectons beaucoup, d’autant plus qu’ils sont conduits par un grand monsieur du coaching mondial qui s’appelle… Marcello Lipi». En revanche, le directeur technique de la formation mexicaine de Monterry, José Guadalupe, monte au créneau et le fait savoir devant les journalistes, au studio de la presse du stade. « Nous sommes ici pour rivaliser avec les grands favoris de la consécration. Nous restons modestes, mais nous montrerons de quel bois nous chauffons !». Quant aux Chinois, ils restent discrets et circonspects, comme à leur habitude. Tout en étant précautionneux dans leurs déclarations, les Asiatiques ne semblent guère dévidés de leurs prétentions qui, au fil de leur évolution à Agadir, donnent l’impression de croire résolument à leurs chances. Ce sont en fait, deux tempéraments opposés qui se mêlent, en parfaite cohésion comportementale. D’une part, la retenue chinoise et, d’autre part, l’intrépidité méditerranéenne du coach italien. Face à tous ces brassages ethniques et civilisationnels de pas moins de trois continents, à savoir l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Océanie, Agadir s’érige en réel carrefour de la planète. Une opportunité qui s’offre à une splendide métropole, hissée au rang des meilleures baies du monde. Agadir, havre de paix et de placidité, ne dort plus, ces temps-ci ! La corniche, berceau des randonneurs nocturnes, convie toute cette mosaïque universelle, au partage et l’accolade débonnaires. Les immenses arènes, montées à cet effet dans la prestigieuse place Bijaouane, auréolent les congratulations, en compagnie des chants et des danses du folklore chatoyant de toutes les régions du royaume. C’est bien cela les valeurs de l’olympisme que le baron Pierre de Coubertin avait galvanisées, dans les cœurs et les esprits, lorsqu’il fonda en 1894 ce mouvement planétaire, axé sur le rapprochement et la communion. Il faut bien dire que l’emballement ne se limite pas aux lieux pavoisés, du centre ville. Mais est également présent dans toute la banlieue de la capitale du Souss, là où la frénésie de l’événement s’empare de toute la communauté riveraine en exaltation. D’autant plus que les entraînements de nombre de formations en compétition se passent dans leurs fiefs, en plus des annexes du grand stade. Tous ces engouements populaires qui se déroulent dans la cordialité mutuelle, sont, toutefois, accompagnés d’une maîtrise sécuritaire assidue, sans la moindre altercation maladroite des unités de l’ordre qui, en uniforme ou pas, se contentent de n’intervenir qu’en cas de sérieux dérapages. Dans cette effervescence qui s’illumine dans tous les coins de la ville et les environs, le secteur touristique, sous toutes ses formes, se rallume à ces rythmes effrénés. Les milliers de fans submergent les structures hôtelières, sans parler des maisons-hôtes qui se frottent les mains, devant une telle affluence. D’autres font les nuits blanches, le long de la promenade doucereuse et au cœur des shows amazighs au quotidien. Les snacks, les cafés, les restaurants en ont pareillement pour leur compte. L’association des restaurateurs à vocation touristique, soit plus de 70 unités, a même récemment fait parvenir au wali de la région Souss Massa Drâa une doléance, selon laquelle, ils réclament la prolongation de l’heure de fermeture à une heure tardive, afin qu’ils puissent répondre aux demandes pressantes de ces flux interminables. D’autre part, on apprend aussi que les artisans s’empressent de «faire le plein», devant toute cette aubaine. Au fur et à mesure, la tension monte d’un cran, chez le Raja, car on ne veut pas s’arrêter à ce stade de la compétition. «L’appétit vient en mangeant !», disait l’autre. C’est ce qu’il semble bien aux verts qui, après avoir passé le premier cap, voudraient bien se mesure, maintenant, aux grands. Certes, les mexicains, pétris de leur expérience et de leur coach Azzuri, ne sont guère une proie facile, comme avaient été, peut-être, les néo-zélandais. Toutefois, les verts, fort flagornés par toute une nation guillerette, mettront, sans nul doute, les bouchées doubles pour arracher cette seconde victoire.
Top