De la réhabilitation à la promotion de la culture ancestrale des Gnaoua

25ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde

DNES à Essaouira : Mohamed Nait Youssef

Du 27 au 29 juin dernier, Essaouira a vécu des moments musicaux exceptionnels en rassemblant une belle brochette d’artistes venus des quatre coins du monde. Buika, Maâlem Hamid El Kasri, The Brecker Brothers Band Reunion, Guimba Kouyaté, Jon Grandcamp,  Abdeslam Alikkanen, Labess et bien d’autres ont mis du feu sur les différentes scènes du Festival Gnaoua et Musiques du Monde.

 Des marrées humaines ont débarqué à Mogador pour jouir non seulement de la musique, mais aussi de la beauté de ce musée à ciel ouvert. En effet, durant trois jours, la cité des alizés a connu une dynamique incroyable grâce au festival en attirant des touristes, des visiteurs d’ici et d’ailleurs affirmant que la musique et l’art  pourront jouer des rôles clés dans le développement économique et social. Cette manifestation musicale en est l’exemple.       

«Le Festival Gnaoua est désormais un événement historique témoignant de la singularité et de la diversité de notre culture dans la scène artistique mondiale. Il est devenu une école vivante pour le rayonnement artistique et la coexistence entre les cultures.», a révélé la directrice et productrice du festival, Neila Tazi, dans son mot d’ouverture.

La musique est une filière importante des industries culturelles et créatives. En outre, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde a montré sa capacité d’attirer non seulement un public large et jeune, mais aussi  de redynamiser l’économie de la ville et créer des offres d’emploi.  

«L’inscription de Gnaoua en tant que patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO représente une reconnaissance internationale de sa valeur artistique et culturelle dans un pays où l’industrie culturelle et créative est devenue un levier du développement économique, conformément aux Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. », a précisé Neila Tazi.

Réhabilitation d’une partie de notre patrimoine…

Depuis sa création, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde a donné une nouvelle dimension à la culture ancestrale des Gnaoua. Pour ce faire, un long chemin a été parcouru.

«Le festival a montré sa force grâce à la résistance, à la ténacité de Neila Tazi et de ses équipes. Il y a eu, me semble-t-il, la réconciliation du Maroc avec sa profondeur historique, avec sa diversité culturelle et une réhabilitation d’une partie de notre patrimoine parce que  pour ma génération la musique Gnaoua est une musique des marges. On voyait des  Gnaoua à l’approche de certaines fêtes qui faisaient de la mendicité de certaine manière. Donc, c’est cette réhabilitation et en même temps, ce qui est extraordinaire ; c’est aussi la préservation de cette  tradition,  sa rénovation et l’ouverture au monde. Cela veut dire qu’on peut réussir, en respectant nos traditions, en les revisitant, en ayant une politique ; ce que j’appellerai une politique de la dignité.», nous confie Driss El Yazami, président du Forum des Droits Humains du Festival Gnaoua et Musiques du Monde.

Un festival fédérateur…

Connu  par ses fusions entre les cultures, les musiques, les sonorités, le Festival Gnaoua a pu s’imposer sur la cartographie des événements musicaux internationaux. En effet, sa capacité de réunir les artistes, mélanger les rythmes  gnaoua, Jazz, Afrobeat, entre autres, cette manifestation musicale est désormais une plateforme fédératrice  pour les grandes voix et les mélodies originelles.

«Je pense que ce qui se passe à Essaouira est juste incroyable. Je pense que ce festival est très fédérateur. C’est un festival qui mélange les gens, les éducations, les pays, les cultures et les peuples. Je pense que le monde doit prendre ce festival comme référence parce qu’il apporte beaucoup à la culture africaine et mondiale. En fait, depuis ma première participation, le festival et la musique gnaoua m’ont beaucoup influencé. Depuis, je ne cesse d’inviter, de collaborer avec des musiciens gnaouas de Casablanca, d’Essaouira…», nous explique  Alune Wade le virtuose sénégalais de la basse, mais aussi chanteur, compositeur.

Un public assoiffé toujours à la musique…

Les publics, notamment les jeunes, font l’une des marques singulières du festival. Comme chaque année, des milliers de festivaliers  ne manquaient pas le rendez-vous  à la cité des Alizés pour danser et célébrer la bonne musique. «C’est un festival à  ne pas rater. La ville est magique. Ici, on aime l’ambiance électrique et  festive.», nous déclare un jeune casablancais  habitué du festival. 

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