D’un aïd à l’autre, et d’une fête à l’autre

Alors que la population s’apprête à sortir du jeûne du Ramadan (Aïd Al FitrMoubarak à tous), que déjà les « manœuvres » concernant l’Aïd Al Adha sont entamées.

La fête du sacrifice, rituel qui se perpétue malgré sa non obligation religieuse, coïncide cette année avec la période estivale, les vacances et la venue de nos compatriotes résidants à l’étranger. Cela pourrait avoir une incidence sur la demande.

Le contexte actuel dominé par l’inflation galopante et l’incapacité de la filière dédiée par le Maroc coloré à la production des viandes rouges à assurer et à assumer font que l’immolation du mouton est en jeu.

Il est à relever que les transactions portant sur le mouton avaient déjà commencées bien avant, par l’import d’ovins et le transport du cheptel des zones de pâturage vers des fermes pour lui donner du volume.

L’importation des ovins a suscité une alerte sur la pollution génétique du cheptel national, lancée par la Fédération Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC) ; alors que « la race locale est en train de disparaître ». De même quel’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) est interpellé pour renforcer sa vigilance sur les conditions de cet engraissement.

La dépendance alimentaire est ainsi à mettre au bilan des actions menées dans l’agriculture nationale. Tout s’importe, des ovins, des bovins, les semences de la tomate ; et dernièrement celles du cannabis !

Le gouvernement, de par sa nature de classe et son attachement au néolibéralisme quoiqu’il en coûte, pour ce qu’il estime être le petit peuple, essaye de trouver des solutions avec les opérateurs du secteur sans se préoccuper des consommateurs. Le pouvoir d’achat de la population continue de s’éroder et le gouvernement laissera aller et laissera faire ; alors que sa majorité maquille son incohérence et son homogénéité par une unité de façade face aux critiques et aux interpellations de l’opposition.

D’une fête à l’autre, celle du travail qui s’annonce, le « dialogue social » est remis à l’ordre du jour. L’habitude de se réunir à l’approche du premier mai pour préserver la paix sociale prévaut sur la mise en œuvre d’une politique sociale qui répondrai aux besoins immédiats de la population. Une politique qui prévient l’appauvrissement et la décadence de plusieurs personnes qui se trouvent, de plus en plus, dans l’incapacité de faire face à l’enfer des prix qui les brûle.

A ce propos, le gouvernement s’assure des conditions qui lui permettront « la promulgation du Code du travail et de la loi sur la grève » sans pour autant « répondre aux revendications et aux aspirations de la classe des travailleurs au Maroc ».

L’annulation de la TVA sur les produits de première nécessité, l’augmentation générale des salaires et des retraites et une révision des dispositions fiscales en faveur du travail devraient prévaloir dans cette discussion entre les partenaires sociaux et le gouvernement afin de faire face à « l’augmentation vertigineuse du coût de la vie pour les travailleurs, ainsi que pour la classe populaire et la classe moyenne ». Au-delà de l’expression coutumière de«la volonté gouvernementale de construire les fondements d’une véritable cohésion sociale, où chacun peut bénéficier des conditions d’une vie digne », le peuple veut du concret.

La « complexité de la situation » actuelle ne peut servir d’éternelle explication au moment où des surprofits se font, où des dysfonctionnement des circuits du commerce intérieur sont relevés et où les inégalités sociales et les disparités territoriales deviennent un handicap au développement beaucoup plus qu’elles ne l’étaient auparavant.

D’un aïd à l’autre, et d’une fête du travail à l’autre, les aspirations du peuple marocain à soutenir son intégrité territoriale et à consolider le processus démocratique dans tous ses aspects se renforceront. La troïka gouvernementale, au lieu de manifester son autosatisfaction arrogante devra en prendre conscience et agir dans le sens de la préservation du front intérieur, du développement de la résilience de l’économie nationale et du renforcement des potentialités de notre nation à préserver sa souveraineté dans tous les domaines.

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