En pleine année électorale, le Maroc sera encore une fois au rendez-vous avec la consolidation des règles du jeu démocratique. Mais avant tout autre considération les formations politiques auront surtout à gagner le pari de la mobilisation des citoyens.
Un défi dont sont conscients les acteurs politiques, avec à leur tête l’exécutif qui plaide pour une plus grande adhésion des citoyens à l’opération électorale comme l’un des défis des élections à venir.
« Encourager une large adhésion des citoyens au processus électoral, tel est un objectif que nous nous fixons tous », a affirmé le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit au cours des débats de la Commission de l’Intérieur à la Chambre des représentants sur les projets de lois électorales.
Alors que la conjoncture de crise en lien avec la pandémie de Covid-19 pèse encore sur divers domaines, le ministère de l’Intérieur incite les partis à faire preuve de compromis et d’esprit de conciliation afin de parvenir à des projets de loi consensuels susceptibles de consacrer un climat d’entente au plus fort des préparatifs des prochaines élections.
Pour le chef du groupe du Parti de la justice et du développement, Mustapha Ibrahimi, une mobilisation nationale demeure importante pour réussir les différentes échéances électorales et renforcer la confiance des citoyens dans les institutions élues.
Abordant la question du rajeunissement de la scène politique, le député a regretté que la liste régionale prévue par le projet de loi 04.21 risque de limiter les chances des jeunes d’accéder à l’Hémicycle, une catégorie dont l’apport ne peut qu’être appréciable au sein notamment de la Chambre des représentants.
Tout en plaidant en faveur de mécanismes pour favoriser une plus grande représentation des jeunes au parlement, M. Ibrahimi a estimé dans le même contexte que les situations de cumul des mandats électifs devraient aussi concerner les présidents de Conseils préfectoraux et provinciaux et non seulement les collectivités de plus de 300.000 habitants.
Même son de cloche chez Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), qui a appelé à l’extension de l’interdiction des cas de cumul des mandats électifs ainsi qu’à des mesures pour empêcher les parlementaires femmes candidates sur la liste nationale de se présenter à travers les listes régionales. Il s’agit à ses yeux d’ouvrir la voie au plus grand nombre de femmes et de jeunes de participer à l’opération politique, l’objectif étant d’entourer l’opération électorale des conditions optimales de crédibilité et d’y impliquer le plus grand nombre d’acteurs.
Les jeunes, a-t-il dit, doivent s’initier à l’action politique d’abord au sein des collectivités territoriales et des conseils provinciaux afin d’interagir avec les questions et les aspirations des citoyens, d’où l’idée d’annuler la liste des jeunes présentée par le PAM.
Amina Toubali, membre de la Coalition « Parité maintenant », soulève dans une déclaration à la MAP la problématique de l’égalité des genres comme étant une question de société qui nécessite des réformes juridiques, une action de sensibilisation et d’éducation à la culture de lutte contre les discriminations au sein de la famille et à l’école.
« Les partis politiques, un véritable miroir de la réalité sociale, doivent contribuer à cette fin. Ils disposent des outils nécessaires pour encourager la présence des femmes dans toutes les institutions et organes élus », a-t-elle soutenu.
Elle estime que le prétexte du manque de compétences des femmes est intenable à l’heure actuelle. « Les partis reçoivent des fonds publics pour former les citoyennes et les citoyens sur un pied d’égalité, et ce n’est pas dans leur intérêt d’admettre qu’ils n’attirent que des hommes qualifiés », a-t-elle conclu.