Est-il temps que la Cinémathèque Marocaine sorte de la léthargie ?

Restauration des films de patrimoine cinématographique national :

Mohamed Nait Youssef

Mieux vaut tard peut être que jamais. En effet, il y a quelques jours, le Centre Cinématographique Marocain (CCM) a annoncé la restauration du chef-d’oeuvre du cinéaste Latif Lahlou  «Soleil de printemps» par les équipes, sous la direction de la Directrice de la Cinémathèque Marocaine, Narjiss Nejjar. L’autre bonne nouvelle, c’est la restauration  du film «Wechma» (1970) du réalisateur Hamid Bénani sur laquelle se penche la Cinémathèque. Ce projet ambitieux, tant attendu d’ailleurs par les professionnels et les amoureux du 7ème art, permettra aux générations actuelles et celles demain de découvrir les richesses de notre patrimoine cinématographique national. 

Sortir  de léthargie…

Le critique de cinéma,  Said El Mezouari a souligné sur l’importance de la communication et d’un programme bien défini de la Cinémathèque Marocaine afin d’assurer une bonne relance et atteindre les objectifs escomptés. 

«C’est une très bonne chose qu’il y ait des projections des films de patrimoine marocain. Tellement en manque de ces projections et de valorisation des films de patrimoine, mais on aimerait bien que ça soit dans le cadre d’un programme bien défini sur lequel la Cinémathèque, qui est entrée dans une sorte de léthargie depuis 5 ans, communique.», a-t-il affirmé dans une déclaration à Al Bayane.

Et d’ajouter : «on entendait qu’il y avait un programme de numérisation et de restauration de films, mais sur le terrain il y avait rien, ni une communication sur le projet de la cinémathèque et encore moins une programmation bien définie de la saison.»

 Pour Said El Mezouari, c’est une très bonne chose que les films soient projetés surtout pour les jeunes parce que c’est très important d’avoir une sorte de filiation qui s’établie entre les générations des cinémas marocains ; les jeunes réalisateurs et les pionniers du cinéma.

Autrement dit, a-t-il rappelé,  il faut que ça soit dans le cadre d’un programme peut être la saison prochaine ou lors de la rentrée : des projections, des débats avec des cinéastes tels Latif Lahlou, Nabyl Lahlou, Mohamed Abderrahman Tazi et bien d’autres. « Il faut qu’il y ait des activités et une communication parce qu’il n’existe pratiquement pas. », conclut-il.

De la nécessité de la communication…

Contacté par Al Bayane, Ahmed Sijilmassi, critique de cinéma et auteur du livre «Figures du Maroc cinématographique», n’y va pas par quatre chemins. Il a insisté, quant à lui, sur l’importance une communication sur ce projet de restauration des films, tout en facilitant l’accès aux archives.

«Depuis sa création dans le milieu des années 90, la Cinémathèque n’a pas joué son rôle pleinement sauf les deux premières années où elle était un peu active. Depuis, c’est le silence radio. En effet, la numération et la restauration des films sont incontestablement des tâches majeures dans le travail de la cinématique. Dans ce cadre, il faut le dire, il y a un retard au niveau de la numérisation d’un grand nombre de films.», a-t-il indiqué.  

Le critique de cinéma a appelé à une véritable communication autour de ce projet. « Il faut que les équipes du CCM communiquent sur ce projet de numérisation des films, mais aussi des archives : de les faire connaitre et de facilité l’accès aux citoyens en présentant des sévices surtout aux jeunes.», a-t-il rappelé.

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