La grand-messe clôt en apothéose

Festival international cinéma et migration

Agadir-Saoudi El Amalki

«La photographie, c’est la vérité et le cinéma c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde !», avait bien dit Jean-Luc Godard, l’une des pièces maîtresses de la triplette de la nouvelle vague à savoir, Truffaut-Chabrol-Godard.

Le cinéma qui narre la vie rocambolesque de la diaspora en dit long, avec la magie de la photo et la rébellion du texte. Celui du «plat pays qui est le mien», comme chantait Jacques Brel et pour le quel le titre honorifique de «hôte du festival» qu’est la Belgique, était dédié, justement par la féerie de la photographie.

C’est donc dans une ambiance d’euphorie que le rideau est tombé sur la 19ème manche qui coïncidait avec le 68ème anniversaire de la commémoration de l’indépendance dont le président de l’association Initiative Culturelle, organisatrice de cet événement, Driss Moubarik avait consacré, de bout en bout, le mot de la fin, sur filigrane de fierté et de patriotisme.

Puis vint le moment tant attendu par le public qui prenait d’assaut en masse la salle du cinéma Sahara et la place Tamri du quartier Talborjt sur le géant écran, afin de contenir les foules tout auréolées par la communion que procure le festival. Pour ce faire, le sympathique duo Montassir et Aïcha, en usant des deux langues nationales, ont fait appel respectivement les membres de jury du court et long métrages des films en compétition sous les acclamations nourries de l’assistance.

C’est ainsi qu’une mention spéciale fut dédiée à Jawahine Zentar pour «Sur la tombe de mon père», alors que le Grand Prix du CM revenait à Latifa Saïd pour «Toutes les nuits». Concernant le LM, Rachid El Ouali bénéficiait de la mention spéciale du jury pour son film «coup tampon», prix de la meilleure interprétation féminine à Noufissa Benchehida et celui de l’interprétation masculine est décerné à Kamal Kadimi dans «la marchandise».

Le prix de la réalisation fut en faveur de Philippe Van Leeuw et le Grand Prix était remporté par Adil El Arbi et Bilal Fallah pour «Rebelle».

En guise d’instant récréatif, le festival a gratifié le public de belle prestation signée «dance ever» interprétée par des jeunes de l’institut Hanane privée, sous la conduite de Asma Salimi. Une exhibition digne des grands professionnels de l’art du ballet. Il faut bien dire enfin que l’édition a tenu toutes ses promesses de par la qualité des films proposés aussi bien court que long métrage, la pertinence des conférences, des master-class et des ateliers en faveur des jeunes, diversité des rubriques en lice et la convivialité affichée entre les cinéastes conviés au festival et les grandes masses qui ont afflué sur les divers menus.

On saluera très vivement tout ce beau monde et mention très spéciale aux initiateurs de cet événement de tradition pour leur résilience, leur persévérance et leur amabilité qu’ils ont manifestée pendant la durée du festival. Une ribambelle de films se sont déroulés dans la scène du cinéma Sahara et chacun diffère de l’autre, mais ils ont tous de commun cet aspect hypnotique qui s’exerce sur le spectateur, sans restriction ni sectarisme. « Le monde du partage devra remplacer le partage du monde » disait à ce propos, Claude Lelouch, réalisateur français du même trempe de génie.

A la sortie de la salle, pris par un enthousiasme ardent s’attroupait autour des figures de prédilection du cinéma marocain qu’il a l’habitude d’admirer au petit écran, en particulier la comédienne bien aimée Fadila Benmoussa qui étatiste fortement « harcelée » par des centaines de fans.

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