La résurrection du champ politique!

L’institution partisane est incontournable dans l’édification du processus démocratique que prône irrévocablement notre pays. Le récent discours royal, à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle législature, a tenu à le rappeler, avec force et fermeté. Décidément, on n’aura pas cessé de se faire sereinement subjugué par l’ingéniosité de l’entrain monarchique par rapport aux exigences de l’heure.

Empreints de connotations profondément humanistes, les appels répétitifs du Souverain à revigorer la vie sociale, se font obnubiler, sans ambages,  par les conditions de l’homme, dans ses dimensions existentielles. En effet, la notion humaine, jusqu’ici défectueuse dans la chaîne des politiques publiques de la Nation, demeure le maillon faible de la croissance économique multidimensionnelle dont les grands chantiers semblent émousser les priorités sociales.

Cette fois-ci, le monarque n’est nullement allé par quatre chemins pour mettre en évidence le rôle décisif de la classe politique dans l’encadrement et l’émancipation de la société. Une reconnaissance quoique tardive vient à point nommé, puisque le fossé périlleux, horriblement creusé entre le Pouvoir et le Peuple, risque de déboucher sur des situations explosives. En fait, tout au long du parcours historique, la réconciliation avec l’élite partisane, en particulier le mouvement national, se fait valoir, toutes les fois que la médiation se raréfie au point que la confrontation populaire se heurte directement aux forces de répression. Les soulèvements rocambolesques d’Al Hoceima, mais aussi de Jerada et autres dont le pays est sorti indemne en évitant le pire, dévoile l’entêtement irréfléchi de l’Etat à vouloir éclipser le rôle capital des partis politiques, des organisations syndicales et des acteurs de la société civile, en tant que catalyseurs intermédiaires.

La préfabrication de créatures partisanes fantoches et l’immixtion excessive dans les affaires internes de certains partis ont fini par fragiliser voire anéantir leur mission de régulation, en cette phase cruciale de construction de l’édifice démocratique. On ne saurait alors se passer de l’apport fondamental des forces vives de la nation. La mise en garde royale à ce propos est sans équivoque, en rectifiant le tir, après une longue période de maîtrise et d’étouffement de ces mécanismes de la stabilité nationale. Cependant, on ne saurait non plus passer sous silence cette distinction de taille qui met en avant l’éminence des entités politiques sérieuses et fustige toute attitude opportuniste nuisible. Le modèle de développement auquel aspire le pays aujourd’hui repose sur cette condition sine qua none de la primauté des valeurs du civisme. La balle est donc dans le camp des partis politiques crédibles sans lesquels la mise en place d’une nation de démocratie, de modernité et de progrès, serait vaine.

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