L’armée birmane plie sous l’avancée des forces rebelles

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Si le monde entier a le regard tourné vers la Palestine du fait du génocide qui s’y déroule au vu et au su d’une communauté internationale incapable d’y mettre un terme, le bruit des armes se fait, également, entendre en d’autres endroits de la planète.

Ainsi, si l’on en croit ce qu’a déclaré, ce vendredi, à l’AFP, un officier paramilitaire indien, ce sont près de 300 soldats de l’armée régulière birmane qui seraient partis se réfugier en Inde face à l’avancée des forces rebelles de l’Armée de l’Arakan (AA) qui, depuis novembre dernier, a lancé une opération de grande envergure dans certaines régions birmanes jouxtant la frontière indienne et infligé de grands revers à l’armée régulière au pouvoir depuis le putsch militaire qui avait donné lieu, le 1er Février 2021, à l’arrestation de la Première ministre Aung San Suu Kiy et à l’éviction du président Win Mint avant que la présidence de la république ne soit confiée au commandant-en-chef de la junte, le général Min Aung Hlaing.

L’officier indien de la force paramilitaire Assam Rifles, qui a signalé que tous les soldats de l’armée régulière birmane qui arrivent, au village indien de Bondukbangsora, « reçoivent tout le soutien dont ils ont besoin », a ajouté, par ailleurs, qu’après avoir procédé au recueil des données biométriques des « fuyards » qui transportaient leurs armes et leurs munitions, son unité avait demandé au ministère indien de la Défense l’autorisation de renvoyer les intéressés en Birmanie.

Aussi, deux avions militaires birmans sont déjà arrivés à Aizawl, la capitale de l’État du Mizoram, afin de récupérer et rapatrier les soldats qui ont choisi de faire défection et de se retirer du conflit.

L’Armée de l’Arakan qui, après s’être allié, en Octobre dernier, à deux groupes ethniques minoritaires, avait lancé une offensive conjointe dans l’Etat de Shan, contre la junte au pouvoir, et pris possession de villes et de centres commerciaux vitaux à la frontière chinoise, a déclaré, ce dimanche, s’être, également, emparé de la ville de Paletwa, dans l’Etat de Chin, située à près d’une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Bangladesh et de six bases militaires longeant la frontière de l’Etat indien de Mizoram.

Pour rappel, la semaine dernière, l’alliance précitée avait accepté de respecter le cessez-le-feu qui avait été initié par la Chine dans cette région après que le conflit qui avait duré plusieurs mois ait constitué la plus grande menace pour la junte birmane qui, depuis sa prise de pouvoir, ne cesse de perdre du terrain face aux mouvements rebelles.

Face à une armée régulière qui souffre de l’importante démotivation de ses soldats et de l’absence quasi-totale de soutien diplomatique à la junte au pouvoir, la victoire semble être à portée de mains des forces rebelles birmanes de l’Alliance de la fraternité comprenant la Myanmar National Democratic Alliance Army (MNDAA), la Ta’ang National Liberation Army (TNLA) et l’Arakan Army (AA) mais attendons pour voir…

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