Malgré les recommandations de l’OMS
Face au variant Omicron, le Japon a demandé mercredi aux compagnies aériennes de suspendre les nouvelles réservations à destination de son territoire pendant un mois, bien que l’OMS ait estimé que les interdictions de voyage n’empêchaient pas sa propagation.
Officiellement signalé en Afrique du Sud le 24 novembre, ce nouveau variant très contagieux aurait en fait commencé à se propager dans le monde plusieurs jours plus tôt, les autorités sanitaires néerlandaises ayant annoncé mardi qu’Omicron circulait déjà aux Pays-Bas le 19 novembre.
Le variant a été détecté dans deux échantillons de tests prélevés les 19 et 23 novembre et une des deux personnes concernées n’avait pas voyagé récemment, ce qui suggère qu’Omicron circulait déjà dans le pays, selon l’Institut néerlandais de la santé et de l’environnement (RIVM).
Mercredi, le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, a annoncé avoir enregistré ses trois premiers cas chez des personnes ayant voyagé en Afrique du Sud.
Quelques heures auparavant, le Brésil faisait état de deux premiers cas – les premiers en Amérique latine – chez des voyageurs venant également d’Afrique du Sud.
« Les interdictions générales de voyager n’empêcheront pas la propagation » de ce variant, a estimé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un document technique.
Face à la panique qui semble s’emparer de la planète, le chef de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé mardi au « calme » et demandé une réponse « rationnelle » et « proportionnelle ».
Il s’est dit « préoccupé par le fait que plusieurs Etats membres prennent des mesures générales et brutales qui ne sont ni fondées sur des preuves ni efficaces en soi et qui ne feront qu’aggraver les inégalités » entre les pays.
Tokyo a pourtant demandé mercredi aux compagnies aériennes « de ne plus accepter de nouvelles réservations pendant un mois à partir du 1er décembre ».
Cette annonce est intervenue alors qu’un deuxième cas du variant Omicron a été confirmé dans l’archipel mercredi, chez un voyageur arrivé du Pérou la semaine dernière.
Depuis que l’Afrique du Sud a signalé l’apparition de ce nouveau variant la semaine dernière, de nombreux Etats ont fermé leurs frontières à ce pays et à ses voisins, provoquant la colère dans la région.
Ces mesures « peuvent avoir un impact négatif sur les efforts de santé mondiaux pendant une pandémie en dissuadant les pays de signaler et de partager les données épidémiologiques et de séquençage », a prévenu l’OMS.
Possible espoir pour les malades du Covid-19, un comité de scientifiques américains s’est prononcé mardi en faveur de l’autorisation d’urgence, chez certains patients à risque, de la pilule contre cette maladie du laboratoire Merck aux Etats-Unis.
Le vote de ces experts, au terme d’une journée de discussions, a toutefois été serré, avec 13 pour et 10 contre, et la décision finale sur l’homologation de ce médicament reviendra à l’agence américaine des médicaments (FDA).
Au moment où le monde s’interroge sur la réponse à apporter au variant Omicron aux multiples mutations, le dirigeant du fabricant de vaccins Moderna, Stéphane Bancel, a prédit dans un entretien avec le Financial Times une « baisse significative » de l’efficacité des sérums actuels.