Par Mustapha Labraimi
En paraphrasant la citation connue et usitée, « la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a », on peut affirmer sans aucun risque de se tromper que le meilleur des gouvernements ne peut donner que ce qu’il a.
Notre gouvernement est le meilleur par sa large majorité dans les deux chambres du parlement. Il l’est aussi par les appellations nouvelles attribuées aux différents ministères ; ce qui pourrait augurer, déjà lors de sa nomination, que sa composition n’est pas fortuite.
Il en est de même dans les collectivités locales au sein desquelles la coalition tripartite, qui conduit l’exécutif, préside la gestionde la plupart des régions et des communes à travers l’ensemble du territoire national.
Son programme s’appuyait sur des références éminentes et consistantes tels les discours de Sa Majesté Le Roi, le rapport général de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) qui s’intitule « le Nouveau Modèle de Développement, libérer les énergies et restaurer la Confiance pour accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour tous ». Du meilleur.
Au fur et à mesure que l’action gouvernementale se déroulait, la référence au rapport de la CSMDs’estompait pour devenir fantomatique à ce jour. Personne ne sait ce qu’il est advenu de cet effort de réflexion et de propositions qu’est le NMD.
Par cela, le gouvernement se libérait en catimini des conclusions et des recommandations dudit rapport. Les jalons de la « Voie de la Confiance » promise lors de la campagne électorale se sont perdus avec l’envol du « pigeon » qui la portait et la prospérité générale se trouvait en contradictionfondamentale avec la conviction profonde de l’ensemble du gouvernement.
Le Chef du gouvernement défend son bilan en assurant que « les crises passent et que ce qui reste c’est ce qui a été effectué pour les familles ». Ces dernières ne semblent pas partager cet avis dans leur vie quotidienne. Sous la pression de la cherté de la vie qui ne retombe pas, elles restent dans l’amertume produite suite à ces crises dont fait mention le Chef du gouvernement. Certaines de ses crises sont terminées avec des conséquences néfastessur les personnes, suite à leur gestion répressive par le gouvernement, alors que d’autres persistentsans que les familles voient le bout de leurs peines. Le réalisme c’est aussi de prendre au sérieux les conséquences « des chocs continus et des coûts brutaux » sur les besoins des familles en rapport avec leurs revenus. La sécheresse est aussi de ce côté !
Sans revenir sur les crises structurelles qui s’aggravent dans le domaine de l’enseignement et de la santé, et qui se traduisent par une incapacité à répondre aux aspirations des familles dans ces deux domaines ; une crise persiste, à tel point qu’elle a suscité l’intervention du Médiateur du royaume. Il s’agit de la situation qui prévaut dans les facultés de médecine et cette volonté despotique et arbitraire de vouloir imposer une réforme des études médicales sans décliner l’ensemble de son contenu.
Si « l’année blanche » dans l’Université a été évitée dans les années soixante-dix du siècle dernier, années de plomb, elle a été réalisée par le bras de fer engagé par les responsables gouvernementaux contre les étudiants des facultés de médecine gérées par l’Etat. On est loin du réalisme et du sérieux relevés dans le discours du Chef du gouvernement. Il est plus que temps pour que les étudiants en médecine retrouvent le chemin des facultés en toute sérénité sur leur parcours et leur devenir.
Le gouvernement est comptable de ses échecsrévélés par sa relance sur l’investissement et la création d’opportunités d’emploi. Les chiffres qu’il avance ne sont pas en sa faveur et reconnait qu’il faudrait redoubler les efforts pour accroitre et encourager l’investissement.
Au fait, notre gouvernement ne peut donner que ce qu’il a. Rien pour les autres et tout pour lui. C’est une orientation basée sur les intérêts de classe qui l’anime. Il faut admettre qu’il y excelle au détriment des ambitionset des aspirations légitimes du peuple marocain dans le cadre de la monarchie populaire démocratique et sociale.