L’AMDIE (Moroccan Investment And Export Development Agency) a organisé, en collaboration avec le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), la 5e édition des Aerospace Meetings Casablanca, les 29 et 30 octobre 2019, sous le thème «Le Maroc et le défi de l’Industrie 2.0».
Ce sont plus de 650 participants et 250 opérateurs économiques de 20 pays qui ont pris part à ce rendez-vous. Au cours de la séance inaugurale, Karim Cheick, président du GIMAS, a souligné qu’«aujourd’hui, la démocratisation de l’avion entraine une croissance considérable dans le domaine aéronautique et spatial. En 2018, le nombre de passagers a atteint 4,3 milliards. Il y a un besoin spécifique d’avions. Ce qui favorise donc l’accroissement de la production d’avions».
Dans le même ordre d’idées, il a indiqué qu’il «faut produire 10600 avions pour répondre aux besoins du trafic. A l’échelle mondiale, 540 000 pilotes et 630 000 techniciens ingénieurs sont chargés de répondre aux différents besoins du secteur». Par rapport à nos ambitions, «nous avons amélioré notre écosystème en travaillant sur la partie ingénierie et composite. Nous avons développé les pôles manufacture et assemblage, électronique, ingénierie. Pour les matières composites, nous sommes le premier fournisseur mondial», a-t-il souligné.
Même son de cloche chez Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’économie numérique. «Dans le secteur de l’aéronautique au Maroc, je ne me lasse jamais de vous répéter les différentes évolutions. Nous sommes aujourd’hui à 17000 emplois de qualité dans ce domaine : 70% de plus qu’en 2014. Nous avons accéléré ensemble la cadence de ce secteur… Nous sommes déjà à 140 entreprises actives». «Nous avons dépassé un milliard sept de dollars à l’export à fin 2018. La croissance de ce secteur était à peu près de 20% par an, durant les dernières années. C’est un bon chiffre», a-t-il confié.
Et d’ajouter que « quand le ministère a élaboré le Plan d’accélération industrielle (PAI), nous avions un taux invraisemblable. Nous nous étions fixés de fabriquer au Maroc 32% d’un avion au complet… jusqu’à l’horizon 2020, fin du PAI. Aujourd’hui, le secteur vient de dépasser les 32%. Nous sommes à 38%. Les opérateurs nous ont tiré vers des chiffres qu’ils étaient capables de réaliser. Je fais un clin d’œil aux opérateurs que je tiens d’ailleurs à féliciter. Nous passons à 42% de taux d’intégration pour l’horizon 2020».
Le ministre a également ajouté que «la dynamique d’investissement enclenchée et la base de production qui s’élargit d’année en année, font de ce secteur, le fer de lance de l’industrie marocaine». «Nous avons la chance d’avoir les trois constructeurs les plus en vogue : Airbus, Boeing et Bombardier. Nous avons une véritable plateforme au Maroc, qui permet à des investisseurs nationaux et internationaux de s’implanter. Dans cette filière, nous n’avons vu d’abord arriver, que les internationaux, parce que les opérateurs marocains n’étaient pas engagés dans ce secteur. Ils considéraient que la marche à franchir était trop élevée», a-t-il expliqué. Désormais, le Maroc compte aller plus loin dans le domaine aéronautique. «Nous souhaitons être l’une des plateformes de complémentarité, pour les plateformes française, espagnole, canadienne…», a confié le ministre.
En marge des allocutions, le GIMAS a signé des conventions avec plusieurs partenaires, notamment la Fondation de Recherche, de Développement d’Innovation en Science et Ingénierie (FRDISI), l’Académie Internationale Mohammed VI de l’Aviation Civile(AIAC) et l’Aerospace Cluster Auvergne Rhônes Alpes. Dans le cadre de leur convention, les membres de l’Aerospace Cluster Auvergne-Rhône-Alpes et les partenaires Marocains développeront une collaboration à long terme pour renforcer les stratégies ciblées de part et d’autre.
Romuald Djabioh