«Ne répétez pas la même erreur de ceux qui ont tourné le dos à la politique»

Benabdallah à la rencontre des jeunes

Le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah a lancé un nouvel appel solennel aux jeunes à aller voter massivement lors du triple scrutin du 8 septembre courant (communal, régional et parlementaire) pour contribuer à l’émergence d’un Maroc nouveau,  où il fait bon vivre pour tous dans la dignité, la prospérité et la liberté.

«Ne répétez pas la même erreur que ceux qui tournent le dos à la politique, qui estiment à tord qu’il n’y a rien à attendre de tous ces partis politiques qui se ressemblent», a-t-il dit lors d’une rencontre avec les jeunes, organisée vendredi soir 3 septembre au siège national du parti à Rabat, sous la modération du directeur du site Alyaoum 24, Abdelhak Belachgar.

Les élections du 8 septembre offrent l’occasion de participer à cette œuvre d’édification du Maroc auquel on aspire et de donner un souffle nouveau au processus démocratique en cours, a-t-il expliqué, rappelant que les listes électorales actualisées de 2021 comptent désormais quelque 18 millions d’inscrits, parmi lesquels quelque 8 millions vont peut être voter et que 10 millions d’autres vont s’abstenir de le faire.

Une Surprise PPS est prévisible

Tout ce que le PPS espère, c’est que 3 ou 4 millions de ces abstentionnistes décident d’abandonner leur position passive et d’aller voter pour des partis progressistes comme le PPS qui aspirent au changement et à la démocratie et qui sont capables de constituer un gouvernement fort, dirigé par un homme ou une femme politique à la hauteur des ambitions des jeunes.

Il a toutefois fait remarquer que si l’on continue de bouder la politique et les élections et laisser le champ libre à ceux qui ont un référentiel de confrérie ou ceux qui achètent les consciences à travers l’utilisation massive de l’argent, il ne faut pas s’attendre à un gouvernement différent de l’exécutif sortant, que le PPS a été contraint de quitter pour protester contre les dérives de toutes ses composantes.

Selon lui, il s’agit du plus faible gouvernement que le pays ait connu depuis l’indépendance. Ses composantes ont fait de lui un gouvernement rongé de l’intérieur par d’incessantes querelles intestines depuis sa naissance. Les partis politiques de la majorité gouvernementale ont passé quatre ans à se disputer et à s’échanger les coups et les accusations au lieu de mettre en œuvre les projets de réformes prévus. A part les élections de 2021, rien n’intéressait ces partis politiques, dont les agissements  ont contribué à faire perdre aux citoyens leur confiance dans les institutions du pays et l’action politique.

Depuis 2017, ils ont perdu tout leur temps dans les conflits stériles et les préparatifs des élections de 2021. Ils n’ont pas décidé de participer au gouvernement sortant pour travailler ensemble en vue de mettre en œuvre les dispositions de la Constitution de 2011, les réformes de l’enseignement et de la santé, renforcer l’espace des libertés et de la démocratie, résoudre le problème des régimes de retraite, lutter contre la corruption, régler les grands dossiers et réaliser les grandes réformes, mais pour bloquer la bonne marche des affaires gouvernementales au détriment de l’intérêt du pays et des couches sociales, afin de préparer le terrain pour remporter les élections de 2021.

Aucun membre de la majorité gouvernementale sortante n’est en mesure d’affirmer aujourd’hui que le gouvernement a, à son compte, une quelconque grande réforme, qu’il a réalisée. Et c’est ce qui explique la colère des larges couches sociales et la sortie du PPS, a-t-il ajouté.

C’est pourquoi, il est du devoir des jeunes d’aller voter le jour du triple scrutin pour assurer l’émergence d’un gouvernement fort, capable de porter et de mettre en œuvre les dispositions de la constitution de 2011 et les approches du nouveau modèle de développement pour répondre à leurs attentes.

Pour ce qui le concerne, a-t-il affirmé, le PPS ne compte ni sur l’argent, ni sur le devoir dû à la confrérie pour l’emporter. Il ne compte que sur les voix d’honnêtes des citoyennes et citoyens porteurs de nobles valeurs, principes et idéaux pour que le parti puisse continuer sa lutte avec un groupe parlementaire et en tant que force de proposition politique très dynamique dans le paysage politique du pays.

Au-delà de toutes les considérations, le PPS aspire à réaliser des scores qui lui permettront donc d’être dans les premiers rangs (les 5 premiers), mais cela n’exclut pas la possibilité pour le parti du Livre de créer la surprise dans le cas d’une forte participation des jeunes en particulier.

La réhabilitation du rôle de la presse, partie intégrante du grand chantier démocratique

Réagissant aux préoccupations des jeunes ayant pris part à ce débat, le SG du PPS a rappelé que le parti du Livre appelle depuis son dernier congrès national à insuffler un nouveau souffle démocratique pour créer les conditions requises à un meilleur essor de tous les secteurs dont celui de la presse. Le parti part en effet du principe que la mise en place et la réalisation de tout nouveau modèle de développement nécessitent des institutions fortes, des partis politiques forts et une société civile dynamique sans oublier le rôle que doit jouer la presse, qu’il importe de renforcer pour qu’elle puisse porter, expliquer, sensibiliser l’opinion publique et la mobiliser autour de la justesse des objectifs définis.

La presse doit jouir de la liberté requise à l’exercice de sa mission dans un espace démocratique qui permet à tout journaliste de travailler sans avoir peur d’être arrêté, subir des pressions ou faire l’objet de poursuites judiciaires ou autres.

Il a estimé aussi que la réhabilitation du rôle de la presse au Maroc fait partie du même chantier qui concerne la réhabilitation du paysage politique et des partis politiques. C’est un processus lié à l’évolution de l’espace démocratique dans son ensemble.

La réhabilitation du secteur requiert aussi des journalistes qui exercent librement dans le respect de leur dignité et qui défendent leur profession.

Evoquant la question d’encadrement de la presse, il a rappelé avoir recommandé, quand il était ministre chargé du secteur de la communication, la création d’un conseil supérieur de la presse, comme cela existe dans d’autres pays comme le Canada, la Suisse ou encore la Belgique.

Avec un tel conseil, on n’aurait pas besoin de tribunaux ou de syndicat. C’est lui qui émet des jugements contre les journalistes qui violent les règles de déontologie.

Dans les pays dotés d’un tel système, tout journaliste qui aurait été visé par une décision émise par lui, serait marqué à vie. Pour y parvenir, on aura besoin d’une société évoluée sur les plans démocratique, culturel et en matière d’égalité homme-femme, une société qui consacre la valeur de la liberté et dans le même temps de la responsabilité pour respecter l’autre. Il s’agit pour la société d’œuvrer pour vivre dans un espace de respect mutuel des uns et des autres, des données personnelles et de la vie privée des citoyennes et des citoyens.

« En ce qui me concerne, je penche plutôt vers cette solution, au lieu des poursuites judiciaires et des procès, dont l’usage risque de nuire à la construction démocratique dans le pays », a-t-il dit.

La couverture sociale requiert l’intégration du secteur informel

Interrogé au sujet des répercussions de la crise de la pandémie de la Covid-19 sur les différentes couches sociales, il a indiqué qu’au début de la pandémie, le PPS avait demandé au gouvernement de soutenir les personnes impactées comme les marchands ambulants, les traiteurs et leurs salariées, etc.

Le Secrétaire Général a toutefois fait remarquer que ce soutien ne doit pas constituer une solution définitive de leur situation, qui requiert plutôt une couverture sociale universelle, telle que prévu dans le projet royal lancé. Pour le PPS, ce projet répond à une de ses revendications principales qu’il défend depuis une longue date.

Tout Marocain, selon ce projet, qui exerce une activité ou mis à la retraite, ou se trouve dans une situation de précarité, doit avoir une couverture sociale.

Pour ceux qui n’ont aucune source de revenu, ils doivent avoir un minimum de revenu de 1000 DH.

Le PPS propose aussi que les jeunes en quête d’emploi bénéficient d’un certain soutien. Il défend aussi comme il l’avait fait d’accorder aux gens une indemnité pour perte d’emploi dont le PPS est l’initiateur.

Mais ce qui est inquiétant, à présent, c’est la diminution du nombre d’inscrits à la CNSS. Selon des données officielles, un million d’affiliés ne le sont plus et qui s’ajoutent à 14 ou 16 millions d’autres personnes actives dans le secteur informel et qui ne sont pas inscrits à la CNSS.

Le pays doit se doter d’une économie forte

Interrogé au sujet du chômage des jeunes diplômés, il a affirmé que le pays doit œuvrer pour se doter d’une économie forte capable de créer des opportunités d’emploi en quantité suffisante (200.000 emplois par an). C’est la condition nécessaire pour éponger en premier le chômage existant et être en mesure de créer des postes d’emploi pour les jeunes lauréats.

Pour y parvenir, le programme du parti insiste sur l’industrialisation, le développement de l’économie numérique, la promotion de l’écologie et le lancement du  chantier des grands travaux y compris les travaux  communautaires pour employer localement un grand nombre de personnes sans oublier la lutte contre l’analphabétisme. En matière d’enseignement et de santé, le pays a besoin d’un corps enseignant et sanitaire de haut niveau. Les enseignants doivent avoir la responsabilité d’offrir la meilleure éducation possible aux générations montantes, a-t-il dit.

Le PPS propose aussi de créer une université et un CHU dans chaque région pour réduire les disparités régionales et développer davantage les services de proximité pour le bien de tous.

M’Barek Tafsi

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