Un choix de facilité qui perdure

L’importation des bovins autorisée jusqu’au 31 décembre 2024

Par Fairouz El Mouden

C’est la deuxième saison de la série portant sur l’autorisation du gouvernement de l’importation des bovins domestiques au Maroc. Les droits d’importation appliqués sur l’importation de ces bovins sont désormais suspendus jusqu’à la fin de l’année en cours. Si la décision est saluée par certains gros éleveurs, d’autres pointent du doigt le manque d’anticipation du gouvernement actuel et sa vocation à favoriser les choix de facilités et de replâtrage.

Déjà l’effet escompté après la première autorisation  d’importations des bovins l’année dernière n’a pas été atteint en termes de baisse des prix de vente de la viande rouge et de maitrise de tensions inflationnistes sur le consommateur.  La viande importée mise sur le marché n’a pas séduit le consommateur vu sa couleur et son taux de graisse.

La situation dans le secteur de l’élevage est certes catastrophique à cause des conditions climatiques difficiles, mais personne ne dispose aujourd’hui des chiffres réels sur l’état des lieux par régions  et par catégorie de bétails ni par race.  Le cheptel national est en baisse à cause des effets néfastes de la sécheresse récurrente, du manque de fourrages et de la cherté des aliments du bétail. Les informations recueillies auprès de certains éleveurs clament la hausse excessive des prix de tous les aliments du bétail (la botte de paille coûte 50 dirhams), le manque d’eau et le manque de subventions pour aider les éleveurs à amortir les surcoûts de la situation actuelle de crise.

Faut-il le rappeler en 2020, le Maroc comptait plus de 20 millions de têtes de bovins, ovins et caprins. Ce nombre a été fortement  réduit aujourd’hui. La vente a été accentuée ces dernières années à cause des conditions climatiques défavorables et la pénurie d’eau.

La solution aujourd’hui n’est pas d’importer, mais de sauvegarder le cheptel, de le nourrir et de soutenir les éleveurs pour garantir une production de lait et de viande suffisantes pour le marché national. Ouvrir la voie de l’importation des bovins domestiques  avec suppression des droits de douanes  et accorder des subventions aux importateurs n’a pas favorisé la vente de la viande rouge sur le marché à 60 ou 70 dirhams le kilo. Au contraire, les prix sont restés très élevés à savoir 100 à 115 dirhams le kilo.  A qui profite réellement cette  situation qui dure et à qui incombe la responsabilité d’un secteur en mal de prise en charge et de prévention ? Alors que normalement toute prise en charge repose d’abord sur une approche d’évaluation pour traiter  par la suite et réadapter et soigner à la fin.

Bovins domestiques

Le Conseil de gouvernement adopte un projet de décret sur la suspension des droits d’importation

Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, a adopté le projet de décret n°2.24.64 portant sur la suspension des droits d’importation applicable aux bovins domestiques.  Ce décret intervient après la suspension durant l’année écoulée, par le gouvernement, des taxes douanières et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquées aux bovins domestiques jusqu’au 31 décembre 2023.

En raison de la persistance des conditions climatiques difficiles et de leurs répercussions, et afin de garantir la continuité de l’approvisionnement du marché local en viande bovine, ce décret vise à rétablir la suspension du droit d’importation appliqué aux bovins domestiques jusqu’au 31 décembre 2024.

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