Journée africaine de l’Administration et du secteur public
Par : Jalal Chouhani (MAP)
Taxés de laxisme et de manque d’ingéniosité, l’Administration et le secteur public différents pans confondus (santé, sécurité et autres) se sont révélés primordiaux en cette période de pandémie et ont su tirer leur épingle du jeu grâce à une réactivité et une capacité d’adaptation ayant forcé l’admiration des détracteurs avant les sympathisants.
Célébrée, le 23 juin de chaque année, la journée africaine de l’Administration et du service public offre aujourd’hui l’occasion de rendre hommage aux hommes et femmes oeuvrant dans ce secteur, lequel était dans une course contre la montre pour faire face à un ennemi invisible ayant contraint les pays, à travers le monde, à tourner au ralenti sauf ce secteur qui par vocation doit assurer la continuité et la permanence des prestations fournies aux citoyens.
Assurer l’approvisionnement des marchés, prendre en charge les patients contaminés, suivre les cas contacts, soutenir les acteurs économiques et les couches les plus vulnérables, veiller au strict respect de l’application des mesures de confinement sont autant de taches auxquelles l’Administration devait s’atteler dans le cadre de ses attributions de service public pour protéger en premier lieu les populations et les pays d’une pandémie ayant fait plier les grandes puissances de ce monde avec à la clé des milliers de contaminés, un nombre trop élevé de décès et des pertes économiques qui se chiffrent à des milliards d’euros.
Ainsi, l’Administration a su, à pas forcé certes, s’adapter à ce contexte et faire preuve d’ingéniosité, le Maroc comme exemple, en recourant à la dématérialisation des documents administratifs, le télétravail, les cours à distance, entre autres. Le but étant de réduire les déplacements et limiter la propagation de coronavirus.
Cette journée africaine qui coïncide avec celle internationale dont la célébration est passée sous silence à cause de coronavirus, doit nous amener surtout dans les pays africains à changer de regard vis-à-vis de l’importance centrale de ce secteur souvent taxé de manque de sens d’initiative et de rendement et prendre conscience que sans une Administration appelée à faire preuve de plus d’efficacité et de réactivé, il ne peut y avoir de développement ou de décollage que ce soit économique ou social.
Cette réalité nous pousse également à nous interroger sur le bien-fondé et les limites de la théorie du libéralisme à outrance qui pensait, il y a peu de temps, en mesure d’assurer les missions régaliennes de l’Etat, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la recherche scientifique et de l’économie.
Sans se faire l’apôtre de l’Etat providence, cette crise a révélé au grand jour que lorsqu’il y a le feu dans la demeure tous les regards se tournent vers l’Etat pour lui demander de l’aide et de l’accompagnement et que le marché ou la loi de l’offre et de la demande ne peut à lui seul suffire pour maintenir les grands équilibres et créer de la richesse sans le rôle régulateur du pouvoir public.