A la Galerie 127 de Marrakech
Mohamed Nait Youssef
Les murs de la galerie 127 de Marrakech abritent, du samedi 4 juin au samedi 30 juillet 2022, les œuvres photographiques du jeune artiste photographe, Ziad Naitaddi. Placée sous le thème «Observations Hivernales», cette première exposition personnelle du photographe-videaste marocain donne à voir un univers photographique constitué de fragments de vécus. La main sur l’objectif, l’artiste autodidacte photographie, en noir et blanc, des moments de vie, des situations et des questions qui interpellent sa conscience et son imaginaire d’artiste. Entre autres, la migration et ses conséquences, l’éloignement de la terre natale, le sentiment d’exil ou encore l’intégration ou l’exclusion.
«L’intérêt des œuvres de Ziad Naitaddi ne repose pas sur une simple prise de vues mais plutôt sur un système où des détails de différents degrés coexistent et se marient pour aboutir à un ensemble dont le but est l’incarnation d’une émotion, une photographie capsule. Un ensemble de pièces d’un puzzle qui permettent une fois réunies d’aboutir à quelque chose d’unique et de très référentiel tout à la fois. », peut-on lire dans le texte accompagnant l’exposition. Et d’ajouter : «des expérimentations auxquelles il procède en souhaitant montrer au spectateur que l’image prise le dépasse de loin : « on montre que c’est plus que ce que l’on peut en penser en tant qu’artiste, que ça dépasse notre propre imaginaire. »
Le Maroc et ses imaginaires occupent en effet, une place prépondérante dans son œuvre photographique tout en se focalisant sur des personnages et protagonistes avec lesquels il crée une intimité si particulière. A vrai dire, l’autre devient dans ce cas un miroir où se reflètent les émotions et les questionnements de l’artiste. Dans cet esprit, Jean Paul Sartre disait : «autrui, c’est l’autre, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi.»
« Observations hivernales » se veut alors une « exposition-mirroir ». « J’ai senti l’incompréhensible obligation de faire des autoportraits, émotionnellement parlant, dans cet ailleurs – cette nouvelle terre, en « mettant en cadre » d’autres personnes, différentes de moi, de ma culture, de mes traditions, pays et style de vie, dans des atmosphères également différentes mais qui reflètent profondément comment mon âme intérieure aurait pu être traduite atmosphèriquement.», souligne le photographe. L’exposition « Observations hivernales » sera composée d’extraits des séries « El Beer » (le puit) réalisée à la Villa Pérochon.