deux figures de proue du cinéma marocain, qui ont marqué la mémoire collective des spectateurs marocains dans les domaines du théâtre, du cinéma et de télévision.
Dans un témoignage donné par l’artiste Abdellatif Hilal, il a souligné que Mustapha Zaari constitue l’un des piliers de la scène cinématographique et télévisuelle marocaine, grâce à la simplicité de son interprétation et à la sincérité de sa performance, saluant ses efforts inlassables pour consacrer les droits de l’artiste marocain.
Il a été procédé ainsi à la projection des séquences retraçant le parcours riche et singulier de cet artiste distingué aux niveaux du cinéma et de la télévision.
Pour sa part, l’artiste Rachid El Ouali, s’est référé dans son témoignage à des volets et des phases ayant marqué la vie personnelle et le parcours artistique de Fatima Regragui, l’une des pionnières de l’art d’interprétation qui ont ouvert grand les portes à la femme marocaine pour intégrer ce domaine créatif et fascinant.
Le festival a également rendu un vibrant hommage, en ouverture de cette édition, au réalisateur et producteur, Latif Lahlou, et un hommage posthume au critique de cinéma feu Mustapha Messnaoui.
Il y a lieu de rappeler que le long-métrage « A mile in my shoes » du réalisateur Said Khallaf a raflé le Grand prix de cette 17ème édition du Festival. Ce thriller psychologique raconte l’histoire d’un enfant qui a toujours vécu dans la misère et la souffrance avant de décider de se venger d’une société où la faiblesse de l’individu conduit à sa marginalisation.
Depuis son plus jeune âge, Saïd a vu des souffrances de toutes les couleurs. Dans la famille, c’est son beau-père qui l’agresse comme il agresse sa maman et sa sœur et dans la rue, ce sont les voyous qui veulent abuser de lui sexuellement et profiter de lui pour leur rapporter de l’argent.
Apprenti chez des artisans, Saïd a été victime d’une tentative de viol de la part de ses employeurs. A la prison aussi, Saïd n’échappe pas à cette malchance qui le poursuit partout.
Le point marquant dans son histoire, c’est qu’il s’est toujours trouvé dans des situations de défense, à la recherche d’une reconnaissance même minime de la part des autres, à la recherche d’un sentiment de sécurité au sein de la société. Tout cela a généré en lui une certaine violence, et une terrible envie de vengeance.
Le rôle principal est tenu avec maestria par le talentueux Amine Ennaji, accompagné dans l’interprétation du film des artistes Noufissa Benchida, Rawia, Zohra Nojoum, Abdellah Ajil, Mohamed Ayad, Sanae Bahaj et Meryam Bakouche.
A cela s’ajoute la musique du long-métrage, donnée par l’artiste Mohamed Oussama, qui a été l’un des points forts du film.
Le film a été bien accueilli par un public assoiffé d’un cinéma qui aborde des questions sociétales, en pointant de doigt les fragilités sociales et la marginalisation de cette tranche de la société et l’espoir en un futur meilleur, grâce aux valeurs d’amour, d’amitié et de respect, qui résistent aux changements sociaux.