Les pays arabes rejettent la proposition de Trump de déplacer les Palestiniens

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

En réponse à la proposition de Donald Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza vers l’Egypte et la Jordanie voisines, , ces deux pays ainsi que l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, l’Autorité Palestinienne et la Ligue Arabe ont publié, ce samedi, une déclaration commune par laquelle ils rejettent fermement tout projet de déplacer les Palestiniens hors de l’enclave de Gaza et de la Cisjordanie occupée au motif qu’en constituant une « menace » pour la « stabilité de la région », ce plan risquerait « d’étendre le conflit » et de compromettre  « les perspectives de paix et de coexistence entre ses peuples».

Aux termes de cette déclaration qui a été publiée à l’issue de la réunion qui a eu lieu au Caire entre des diplomates égyptien, jordanien, saoudien, émirati et qatari, le chef de la Ligue Arabe, Ahmed Abou-Gheit ainsi que Hussein al-Sheikh, un haut responsable palestinien qui assure la liaison entre les Palestiniens et Israël, les participants à cette rencontre, bien qu’ayant rejeté « toute atteinte aux droits inaliénables » des Palestiniens, quelles que soient les circonstances ou justifications et que ce soit par « la colonisation, l’expulsion, la démolition de maisons, l’annexion et le dépeuplement » ont manifesté leur volonté voire même leur « impatience » de travailler avec la nouvelle administration américaine pour « parvenir à une paix juste et globale au Moyen-Orient (qui soit) basée sur la solution à deux Etats » et appelé la communauté internationale à les assister dans le cadre de la mise en oeuvre d’un plan de reconstruction globale de l’enclave palestinienne de Gaza qui garantirait que les Palestiniens puissent rester chez eux.

Pour rappel, lors d’une conférence donnée la semaine dernière, le Président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi, avait rejeté la proposition de Donald Trump qui ne pourra « jamais être autorisée » ou même « tolérée » car « la solution à ce problème est la solution à deux Etats » avec la « création d’un Etat Palestinien » et, en aucun cas, celle de « démettre le peuple Palestinien de ses droits ».

En défendant la même idée, Ayman Safadi, le chef de la diplomatie jordanienne, a déclaré que l’opposition de son pays à la proposition de Donald Trump est « ferme et inébranlable » dès lors que tout comme Le Caire, Amman – qui abrite déja plus de 2 millions de Palestiniens – craint l’impact qu’un afflux de réfugiés palestiniens pourrait avoir aussi bien sur son économie que sur la stabilité de son gouvernement mais surtout l’éventualité d’une opposition d’Israël au retour des Palestiniens à leurs maisons, comme ce fut le cas en 1948 ; une seconde Naqba, en somme…

Voyant, enfin, que bien qu’ils aient été les premiers pays arabes à avoir fait la paix avec l’entité sioniste, l’Egypte et la Jordanie soutiennent, fermement, la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie occupée, à Gaza et à Jérusalem-Est, le président Donald Trump va certainement les menacer de réduire ou même d’annuler purement et simplement l’aide américaine qu’ils perçoivent, pour leur faire accepter son idée de déplacer les Palestiniens hors de Palestine.

C’est, sans nul doute, pour cette raison que le roi Abdallah II a été invité par le Président Donald Trump à Washington le 11 Février mais attendons pour voir…

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