Khalid Chaouki, ex-député italien
La reconnaissance par les Etats-Unis de la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara constitue une « étape historique » sur la voie du règlement d’un conflit gelé, affirme l’ex-député italien, Khalid Chaouki.
« Une étape historique qui, après des décennies de négociations malheureusement sans débouché avec le Front Polisario, a poussé le président Donald Trump à reconnaître les raisons historiques du Maroc et la solution pragmatique longtemps relancée par la diplomatie marocaine de la « Région avec forte autonomie » pour le Sahara dans le cadre de la souveraineté du Maroc », souligne M. Chaouki dans un article publié dans la revue italienne d’analyse politique « Formiche ».
Ce changement de pas de Washington est le « fruit d’au moins trois ans de travail et de débats entre Rabat et la Maison Blanche », relève l’ancien parlementaire italien d’origine marocaine, dans cette analyse sous le titre « Maroc, États-Unis et Israël. Pourquoi est-il juste de parler d’un tournant historique ».
Selon Khalid Chaouki, le dossier du Sahara a montré ces dernières semaines des éléments de « grande préoccupation » du fait de la violation par les milices du Polisario de l’accord de paix signé sous l’égide de l’ONU avec l’occupation du passage stratégique d’El Guergarat.
Et d’ajouter que cette action « illégale et provocatrice a certainement contribué à montrer aux yeux des grands observateurs internationaux la nature de la formation du Front Polisario, un groupe de miliciens qui a longtemps exploité les conditions d’une minorité de Sahraouis en les retenant dans les camps de Tindouf derrière le drapeau de revendications instrumentales et sans aucune perspective de développement pour la région et pour des générations de Sahraouis ».
L’un des exemples frappants d’un changement de pas international par rapport à la question du Sahara aura été la démission du président de l’Intergroupe parlementaire européen de soutien au Polisario, le député social-démocrate Joachim Schuster, qui a fermement condamné la violation des accords ONU par le Polisario, observe-t-il.
Un deuxième signe d’évolution de la géopolitique du Maghreb et du Sahel, poursuit l’ancien député italien, a été la « décision du Maroc de réactiver les voies diplomatiques avec Israël, grâce à la médiation de l’administration de Washington ».
A ses yeux, il ne s’agit pas d’une « normalisation » des relations avec Israël, mais d’un « redémarrage » des relations entre les deux pays, interrompues en 2000, et qui ouvre, selon lui, une « nouvelle page d’espoir ».
Cette nouvelle ère dans les relations entre le Maroc et Israël, « offre au pays maghrébin l’occasion de jouer un rôle important dans la solution de la crise israélo-palestinienne pour deux raisons spécifiques », observe-t-il.
« La première tient au fait que SM le Roi est le président du Comité Al Qods à la Conférence des pays islamiques, alors que la deuxième est liée à la présence en Israël de plus de 700.000 juifs marocains », explique M. Chaouki.
Et de relever qu’il s’agit de « conditions particulières » qui « pousseront le Maroc à promouvoir une solution de paix et vers la naissance d’un Etat palestinien aux côtés de l’Etat israélien ».