Le Maroc a vécu ces derniers mois au rythme d’une pré-campagne électorale inédite, à la fois riche et virulente,notamment sur certaines questions stratégiques qui enveniment le champ politique national.
C’est qu’à l’occasion de ces deuxièmes élections sous l’égide de la constitution de 2011, qui a accordé des pouvoirs étendus aux instances élues aux niveaux national et régional, les différents courants qui transcendent la société, la population et ses élites se livrent à une guerre de positionnement sans merci. Une compétition qui met face à face deux projets de société qui se prévalent chacun de représenter la majorité des Marocains.
Toutefois, et même s’il est normal d’assister à une compétition d’une telle virulence à la veille d’une élection décisive, toutes les composantes du pays ou presque, restent unanimes quant à la nécessité de préserver l’édifice démocratique et de faire de l’étape du 7 octobre, un moment crucial dans le processus de construction et de renforcement de la démocratie et de l’ancrage des valeurs et idéaux de l’Etat de droit au Maroc. Tout dérapage, de quelque sorte que ce soit, pourra être fatal pour notre démocratie et pour l’avenir du pays.
Les acteurs politiques et l’Administration sont ainsi au premier rang des interpellés pour faire de ces élections un rendez-vous avec l’histoire, le présent et l’avenir de cette nation millénaire qui aspire à un lendemain meilleur. Les jalons de cet espoir sont là. Il incombe aux partis politiques et aux électeurs de les consolider, de les renforcer et de les enrichir, en se conformant aux règles de la compétition saine de l’éthique démocratique.
Ce samedi 24 septembre, commence donc la campagne officielle pour ces élections législatives du 7 octobre 2016. Les partis politiques ont établi les listes de leurs candidats et présenté leurs programmes respectifs et auront jusqu’au 6 octobre à minuit,le temps de convaincre les électeurs de la justesse de leurs choix et de la pertinence de leurs propositions.
Devant les urnes, qui seront les seuls et ultimes juges du bien-fondé des discours des uns et des autres, les électeurs auront la mission de porter au pouvoir législatif et exécutif une élite capable de concrétiser les rêves de ce Maroc nouveau et en mouvement.
L’histoire de chaque parti, les réalisations de ses élus locaux, les bilans de ses ministres ainsi que la pertinence de ses choix politiques et la dynamique de ses élites seront et devront être les seuls paramètres de choix.
De leur côté, l’Administration et la Magistrature, chargées de veiller sur le bon déroulement de ce scrutin, contribueront à son succès en restant à équidistance de toutes les candidates et candidats, des courants et des partis.
Enfin, les électrices et électeurs sauront faire triompher l’intérêt national en exprimant leurs choix et porter aux responsabilités les candidats qui incarnent réellement les projets d’une vraie majorité des Marocains.
Les nostalgiques des années de plomb et les nihilistes de tout bord ne ressemblent pas à ce rêve que le peuple marocain caressent depuis l’avènement de l’indépendance.
Najib Amrani