Roukhe : «je n’arrive pas encore à prendre parti tellement le choix est difficile»

Driss Roukhe est un brillant artiste de la scène artistique marocaine, acteur de cinéma, théâtre, télévision notamment un  réalisateur. Driss a suivi une formation en art dramatique à l’ISADAC de 1990 à 1994. Il a obtenu sa licence au CNSAD de Paris en 1995. De 2000 à 2002, il fait une formation de dramaturge entre Alexandrie, Amman et Goetebourg avec Lina Freidel. Aujourd’hui, il a son mot à dire dans le milieu artistique. Contacté par Al Bayane, l’artiste s’est confié sur les élections législatives du 7 octobre prochain. Les détails.

Al Bayane : Comment voyez-vous les élections électorales 2016 au Maroc ?

Driss Roukhe : Je crois que ce que nous voyons actuellement sur les programmes de nos partis politiques n’est pas nouveau. Car si nous déchiffrons leurs manières et leurs façons de présenter leurs programmes dans l’ensemble, c’est vraiment la même chose qu’avant. Il n’y a pas de particularité par rapport aux élections précédentes. On nous parle toujours de la même chose ; on nous fait toujours les mêmes promesses à part quelques exceptions. La majorité des partis ne font que donner des promesses à tous les citoyens, rien que pour ramasser des voix et gagner les élections.

Bien évidemment, chaque parti a des priorités en cette période électorale, de la culture à l’art, en passant par l’éducation, la santé, l’économie et l’identité marocaine.

Personnellement, à une semaine des élections électorales, je n’arrive pas encore à prendre parti tellement le choix est difficile. J’essaie toujours de savoir pour quel parti je  voterai le 7 octobre. J’ai encore l’embarras du choix avec tout ce que j’ai suivi, que cela soit à la télévision ou à la radio…

Avez-vous vu un changement souhaitable durant les dernières années ?

Il ne faut pas que nous soyons aussi noirs. Il y’a eu des changements sur pas mal de choses, il faut être reconnaissant. Sauf que, de 2011 jusqu’aujourd’hui, il y’a eu aussi beaucoup de promesses qui n’ont pas été tenues.

Nous arrivons à faire un constat général de la situation actuelle, mais nous trouvons que toutes les promesses d’avant n’ont pas été tenues. Nous attendons encore plus et beaucoup mieux.

Il faut savoir que le citoyen attend avec toute l’impatience du monde qu’on puisse résoudre ses problèmes. Le citoyen attend des changements beaucoup plus évidents que les modifications des textes de loi.

En effet, le Maroc ou n’importe quel autre pays avance grâce à des secteurs qui sont très importants. Le secteur le plus important pour l’évolution d’un pays c’est «l’éducation». La formation et l’éducation sont primordiales pour le développement d’un pays, il faut travailler ce secteur. Je trouve, que nous sommes vraiment les derniers à donner plus d’importance à l’éducation, à l’enfant, et à la jeunesse.

Concernant le secteur culturel, la plupart voit la culture sous forme d’animation. Personnellement, je dis non ! Nous appelons ça cultiver une génération. La culture est une force. Elle donne une image plus positive sur le pays quand elle est en vogue. Et comme je l’ai souligné auparavant, il faut travailler notre secteur de la santé. Il y’a énormément de choses à faire dans ce secteur. Il est vrai qu’il y’a eu des changements durant les dernières années, mais tellement les problèmes sont nombreux, ce qui est fait n’est pas assez. Mais la question qui se pose est de savoir: les promesses qui n’ont pas été tenues ces dernières années seront-elles les promesses de demain ? Nous pouvons tous faire de grandes promesses, mais qui fera de grandes actions !?

Que pensez-vous des citoyennes et citoyens qui ne se présentent pas pour le vote sous prétexte que rien ne change ?

Je ne suis pas d’accord avec cette politique, parce que finalement c’est à nous de choisir. Maintenant si nous comptons les gens qui devraient normalement se présenter au vote mais qui ne le font pas pour des raisons multiples, le nombre est choquant !

Il faut savoir qu’une faible participation veut tout simplement dire que nous aurons toujours un problème pour prendre des décisions. Et c’est bel et bien ce même choix, qui fera que la démocratie soit notre démocratie.

Nous devons bien décider un jour, il vaut mieux que cela soit tôt.  Il faut que les jeunes soient impliqués dans la vie politique pour un meilleur avenir.

Quel message voulez-vous faire passer aux jeunes à cette occasion ?

Voter est un devoir. Il ne faut pas laisser tomber ses rêves par déception. Là où il y’a de la volonté, il y’a de l’espoir. Je crois au changement et je crois que nous pouvons avancer. Donc allez voter pour le changement, pour vous, pour vos enfants et pour le Maroc.

Omayma Khtib

Top